Rentrée des classes : il est temps d'améliorer le bien-être des enfants au Canada
C’est déjà la fin des vacances scolaires et d’ici peu, des milliers d’enfants à l’échelle du pays effectueront la grande rentrée en classe. Pour les tout-petits, l’entrée à la maternelle est une grande étape, signe de nouveauté et de changement, et elle représente aussi bien souvent une source d’anxiété. Pour certains jeunes, heureux de retrouver leurs camarades, ce moment de l’année est vue avec anticipation et joie. Pour d'autres encore, victimes de harcèlement en classe ou dans la cour, cette rentrée est signe d’angoisse et d’inquiétudes. Bref, pour toutes et tous, la rentrée est un moment de grandes émotions.
Au début de l’été, UNICEF Canada sonnait la clochette d’alarme lors de la publication du Bilan Innocenti 14 de l’UNICEF qui examine la situation des enfants dans les pays riches sous l’angle des Objectifs de développement durable. Les données recueillies indiquent que le Canada fait piètre figure, et se retrouve au 25e rang parmi les 41 pays riches qui figurent à l’index. Des données inquiétantes, alarmantes même diront certains. Alors pourquoi ne pas profiter de cette rentrée des classes pour se pencher sur la question du bien-être des jeunes et des enfants au Canada.
Alors que le Canada réussit bien dans certains aspects relatifs au bien-être de l’enfant, tel que notre système d’éducation public universel, les écarts les plus inquiétants se trouvent dans les indicateurs liés à la santé de l’enfant, à la violence dont les enfants sont victimes et à l’évaluation que les enfants font de leur propre bien-être. Que pouvons-nous faire différemment pour que le Canada devienne un des meilleurs endroits du monde où grandir?
Harcèlement et intimidations : la violence au quotidien
Dans les pays riches, plus d’un enfant sur dix est victime de harcèlement chronique. Au Canada, cette moyenne est plus élevée : 15 pour cent des enfants âgés de 11 à 15 ans disent être victimes de harcèlement au moins deux fois par mois. Le harcèlement englobe des violences de nature émotionnelle et psychologique, mais également physique. Un récent rapport du Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question de la violence à l’égard des enfants établit que l’expérience du harcèlement peut entraîner des problèmes de santé, une faible estime de soi, des mauvais résultats scolaires, la dépression et des pensées suicidaires. Le Canada se situe au 31e rang pour ce qui est du suicide chez les adolescents et 33e pour les homicides d’enfants. Les écoles doivent fournir aux jeunes un environnement sécuritaire et positif, un espace qui leur permette de se sentir en confiance, afin qu’ils puissent s’épanouir et développer leur plein potentiel.
Davantage de poids malsain chez les jeunes : au Canada, un enfant sur quatre âgé de 11 à 15 ans est en surpoids
Le sujet revient sur la table tous les ans : trop de malbouffe dans les écoles, et pas assez d’aliments sains de bonne qualité pour les petits. Les cantines scolaires en font-elles vraiment assez pour encourager une alimentation saine, nutritive et complète? Selon la jeune Canadienne Olivia, trop d’aliments malsains et sucrés se retrouvent sur les tablettes de la cafétéria et elle se demande : « comment les écoles peuvent-elles promouvoir et améliorer la sécurité alimentaire dans la vie des enfants et des jeunes? ». Elle propose ainsi quelques solutions inspirée de son expérience, que ce soit offrir un petit-déjeuner complet à tous les élèves, fournir des collations nutritives ou pourquoi pas, installer une serre dans l’école afin de faire pousser des légumes qui seraient ensuite consommer par les jeunes. Ces initiatives contribueraient non seulement à encourager un mode d’alimentation plus sain, mais serait également une façon d’améliorer la sécurité alimentaire des enfants les plus démunis, en leur permettant d’avoir le ventre plein et d’ainsi mieux se concentrer en classe.
Comment pouvons-nous faire du Canada le meilleur endroit où grandir d’ici 2030?
Le bien-être de nos enfants devrait être au sommet des préoccupations et des priorités d’un pays riche comme le nôtre. Alors pourquoi le Canada est-il au 25e rang? Le Canada est l’un des pays les plus riches, mais il investit moins dans les enfants que beaucoup d’autres. La situation change cependant grâce à l’Allocation canadienne pour enfants instaurée en 2016 et à des prestations provinciales et territoriales plus importantes axées sur les enfants. Mais, pour nous hisser au sommet, nous devons continuer de rattraper notre retard en investissant plus, et à un plus jeune âge, et en procurant les services publics universels dont les enfants ont besoin : de meilleurs congés parentaux et des politiques de conciliation travail/famille flexibles; des programmes d’éducation et de développement du jeune enfant; de même de même que plus de sécurité pour les enfants qui vivent dans des environnements vulnérables, incluant les enfants autochtones.