Le paludisme représente un risque élevé pour les femmes enceintes, et il peut entraîner des accouchements prématurés et la mise au monde d’enfants mort-nés. La ville d’Am-Timan, dans l’est du Tchad, connaît depuis 2010 une augmentation des cas de paludisme, même après la saison des pluies. La croissance démographique a donné lieu à des conditions de vie inférieures aux normes, et les eaux stagnantes ont provoqué la prolifération des moustiques. Afin de prévenir le paludisme chez les enfants et les mères, des moustiquaires pour le lit ont été distribuées aux femmes venues accoucher dans les centres de santé. Cette initiative a fait d’une pierre deux coups en donnant aux femmes une motivation supplémentaire pour accoucher dans les centres de santé plutôt que chez elles.
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Des traitements préventifs du paludisme pendant la grossesse afin de minimiser les risques pour les mères.
Il y a deux nuits, Fouda Ali, âgée de 25 ans, a donné naissance à son quatrième enfant. « L’accouchement s’est très bien déroulé. Je me sens bien et mon bébé va bien aussi. Après une journée passée à l’hôpital, nous sommes rentrées à la maison hier soir. » Fouda n’a pas encore de nom pour sa petite fille. Conformément à la tradition, il faut attendre jusqu’au septième jour suivant la naissance pour nommer un bébé. « Tout ce qui compte pour le moment, c’est qu’elle soit en bonne santé. »
Fouda s’est assurée que son bébé était en bonne santé pendant sa grossesse. « Je suis allée à l’hôpital pour chaque examen prénatal. J’ai fait la même chose lors de mes grossesses précédentes. » Le risque de paludisme est très élevé à Am-Timan, et Fouda en est consciente. « J’ai toujours utilisé des moustiquaires pour le lit; c’est le meilleur moyen d’éviter le paludisme. J’ai déjà eu le paludisme à quelques reprises, mais, dès que je ressens les symptômes, je vais à l’hôpital. Il n’a donc jamais été dangereux pour ma santé. »
Des cas de paludisme congénital ont été observés au Tchad, entraînant des accouchements prématurés et la mise au monde d’enfants mort-nés. Afin de minimiser les risques pour les mères, les centres de santé administrent un traitement préventif intermittent du paludisme pendant la grossesse, et ce, que la femme enceinte soit infectée ou non. « Lors des consultations prénatales, j’ai reçu des traitements préventifs pour que je ne puisse pas contracter le paludisme ni infecter mon bébé, ce qui m’a rassurée. »
Les moustiquaires pour le lit protègent les enfants contre les piqûres de moustiques porteurs du paludisme durant leur sommeil
Fouda sait qu’elle doit être vigilante pour s’assurer que son bébé reste en bonne santé. « Depuis notre retour de l’hôpital, je garde mon bébé sous la moustiquaire pour le lit. J’ai toujours veillé à ce que tous mes enfants restent le plus possible sous la moustiquaire après la tombée de la nuit. »
La région de Salamat et sa population ont connu de nombreux problèmes de santé au cours des dernières années. « À Am-Timan, nous éprouvons de nombreuses difficultés en matière de santé, en particulier avec des épidémies de maladies comme l’hépatite E et le choléra. » Il a été démontré que l’hygiène environnementale est un facteur à l’origine d’épidémies et du paludisme. « On m’a dit que les moustiques prolifèrent beaucoup plus s’il y a de l’eau stagnante près de la maison. J’essaie de m’assurer autant que possible de ne pas laisser d’eau stagnante à l’extérieur de chez moi. »
Afin de prévenir le paludisme, les centres de santé ont distribué des moustiquaires pour le lit aux femmes après leur accouchement. « J’ai reçu cette moustiquaire dans le passé, lorsque j’ai eu mon troisième enfant, et j’en ai reçu une nouvelle hier, en quittant l’hôpital. » Fouda est reconnaissante de cette aide. « Je vis dans cette pièce avec mon mari et mes enfants. Je ne suis jamais allée à l’école; je vends des beignets au marché pour gagner un peu d’argent. Mon mari est chauffeur de camion; nous n’avons pas beaucoup de moyens. Toute l’aide que nous pouvons recevoir pour garder notre famille en bonne santé est la bienvenue. »
Au Tchad, 27 % des décès d’enfants sont causés par le paludisme, ce qui en fait la principale cause de mortalité chez les enfants âgés de moins de cinq ans. Grâce au Fonds mondial, le Programme des Nations Unies pour le développement et l’UNICEF ont soutenu les programmes nationaux de lutte contre le paludisme du gouvernement du Tchad, notamment en aidant les districts sanitaires et les centres de santé pour le traitement et la prévention de cette maladie; en traitant 258 737 cas présumés et confirmés de paludisme de janvier à septembre 2017; en permettant l’administration d’un traitement préventif intermittent du paludisme pendant la grossesse à 116 117 femmes lors de consultations prénatales; et en distribuant des moustiquaires pour le lit dans le cadre d’une campagne de distribution systématique et massive avant la saison des pluies, de juillet à septembre 2017.
