Les prestations universelles pour enfants sont une nécessité dans la lutte contre la COVID-19
Pendant de nombreuses années, l’UNICEF a réussi à fournir des transferts en espèces aux familles vulnérables avec enfants afin de pallier aux difficultés et aux privations liées à la pauvreté, à un conflit ou à d’autres crises.
S’appuyant sur les conclusions d’un nouveau rapport, l’UNICEF exhorte les gouvernements à introduire ou à élargir leurs propres programmes de prestations pour enfants et à rendre ces programmes universels et inconditionnels.
Les prestations universelles pour enfants sont une garantie dont les familles ont plus que jamais besoin, précise l’UNICEF, puisque les répercussions économiques de la COVID-19 menacent de réduire à néant tous les progrès réalisés pour lutter contre la pauvreté.
Comme les prestations universelles pour enfants fournissent une aide en espèces aux familles qui ont des enfants, quel que soit le revenu familial, elles aident à combler les lacunes en matière de protection sociale et respectent le droit d’un enfant à cette protection. De façon générale, les familles ne sont pas tenues de répondre à des conditions spécifiques avant de recevoir ces prestations et ne sont pas non plus tenues d’y participer.
LES PRESTATIONS EN ESPÈCES FONCTIONNENT RÉELLEMENT
En diminuant les privations, les prestations universelles pour enfants améliorent le bien-être général de ces derniers, leur santé, leur éducation, leur sécurité alimentaire, leur productivité et leur capacité de contribuer à leur société et son économie arrivés à l’âge adulte. Les familles qui reçoivent les prestations pour enfants sont ainsi plus à même d’accéder aux soins de santé et d’envoyer leurs enfants à l’école. Elles sont moins portées à compter sur le travail des enfants ou à subir les effets débilitants du stress pouvant susciter des querelles et de la violence familiales.
Le rapport intitulé Universal child benefits: Policy issues and options — qui est une publication conjointe de l’UNICEF et de l’Overseas Development Institute (ODI) — offre une analyse détaillée de ces prestations universelles pour enfants, ainsi que d’autres prestations, et présente des considérations d'ordre pratique. Ces conclusions sont l’aboutissement de près de deux ans de travail sur les prestations universelles pour enfants et ont pour objectif de soutenir et de favoriser le débat éclairé et la prise de décision réfléchie à propos des transferts en espèces.
Grâce à cette analyse, l’UNICEF et l’ODI ont pu conclure que les prestations universelles pour enfants accordées dans les pays à revenu intermédiaire à un coût d’à peine un pour cent du PIB entraîneraient une baisse de 20 pour cent de la pauvreté dans l’ensemble de la population.
Et pourtant, ces prestations n’existent que dans un pays sur dix dans le monde.
Comme le souligne le rapport, environ 385 millions d’enfants dans le monde vivent déjà dans une extrême pauvreté et peinent à survivre avec 1,90 $ par jour ou moins. Le fait de basculer dans la pauvreté pendant l’enfance peut avoir des répercussions durables. Il est très rare qu’un enfant ait une seconde chance de recevoir une éducation ou d’avoir un départ sain dans la vie.
Avant le début de la pandémie de COVID-19, les enfants étaient deux fois plus enclins à vivre dans une pauvreté extrême que les adultes, et à présent les répercussions économiques de la pandémie menacent de les toucher le plus durement.
Il y a d’autres raisons qui appuient le choix d’une universalisation des prestations plutôt que de les offrir à un groupe restreint ou de les assortir de conditions. Les prestations universelles pour enfants :
- évitent les lourdeurs et les erreurs administratives qui pourraient exclure par inadvertance les familles admissibles;
- éliminent la possibilité de stigmatisation liée au fait d’être récipiendaire de ces prestations;
- sont plus faciles à augmenter en cas d’urgence.
Les chercheurs n’ont trouvé aucune preuve qui montrerait que les prestations universelles pour enfants incitent les gens à cesser de travailler dans des emplois rémunérés. Au contraire, les transferts en espèces aident les parents à gérer les exigences liées à leur emploi tout en répondant aux besoins de leurs familles.
« Le fait d’investir dans les enfants profite non seulement aux enfants, mais aussi à leur communauté et à la société dans son ensemble », a affirmé Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF.
« Aujourd’hui plus que jamais, alors que les répercussions économiques de la COVID-19 menacent d’anéantir des années de progrès dans la lutte contre la pauvreté, les prestations universelles pour enfant peuvent constituer une véritable bouée de sauvetage. Ces allocations peuvent empêcher les familles vulnérables de sombrer encore davantage dans la pauvreté et la précarité, et même protéger les pays des répercussions socioéconomiques désastreuses de la pandémie. »
Dans le cadre de son appel à l'action, l’UNICEF est prêt à collaborer avec les gouvernements afin de leur offrir son aide pour toute question portant sur les lois, les politiques et les finances. L’UNICEF travaille déjà dans plus de 100 pays où il aide à élaborer ou à renforcer les systèmes de protection sociale afin que ceux-ci puissent inclure les enfants et les adolescents les plus défavorisés.