« C’était comme les premiers jours du conflit [dans l’est de l’Ukraine] », se souvient la Dre Olha Kobevko, spécialiste des maladies infectieuses à Tchernivtsi, à propos de l’afflux initial de patients atteints de la COVID-19 dans son hôpital. « Nous ne savions pas à quoi nous attendre, mais nous étions quand même en première ligne. »

C’est comme une guerre : on ne sait pas quand le prochain « bombardement » aura lieu.

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[© UNICEF/2020/Maloletka]

La région occidentale de Tchernivtsi est devenue l’épicentre du coronavirus en Ukraine depuis le premier cas confirmé dans ce pays en février. C’est également à Tchernivtsi qu’on a signalé le premier cas grave de COVID-19 chez une jeune enfant, qui a dû être placée sous respirateur.

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« Pendant deux semaines, nous avons passé chaque minute de chaque heure à nous battre pour la sauver. Nous avons fait tout ce qui était possible », explique la Dre Znak, directrice adjointe de l’hôpital clinique régional pour enfants de Tchernivtsi, à propos de leur jeune patiente.

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Les médecins ont été surpris par la gravité de son état, car la plupart des cas de COVID-19 chez les enfants sont bénins. « Nous avons tous été tellement heureux quand elle a commencé à aller mieux et que nous avons pu retirer le ventilateur », indique la Dre Znak. « Elle se rétablit progressivement et peut maintenant être avec sa mère. »

Plusieurs mois après le début de la pandémie mondiale, le nombre d’enfants nécessitant une hospitalisation demeure relativement faible. Mais ce sont ces cas inhabituels qui nous rappellent combien il nous reste encore à apprendre sur la COVID-19.

« C’est une nouvelle maladie, donc nous ne savons pas toujours comment elle va se développer et comment un enfant va réagir au traitement », explique la Dre Znak. « Nous innovons, nous consultons nos collègues [en Ukraine et à l’étranger] et nous essayons de nouvelles choses. »

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Une chose est claire depuis longtemps : les professionnels de la santé sont exposés à un risque de contagion élevé. Selon le gouvernement, au 25 juin, parmi les 40 008 cas confirmés de COVID-19, 6 346 étaient des professionnels de la santé et au moins 45 sont morts de complications liées au coronavirus.

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La réponse à la COVID-19 n’a pas été optimale en raison du faible nombre de tests et de traçages des contacts, mais aussi de la pénurie d’équipements de protection individuelle. Outre les risques immédiats que pose cette pandémie pour leur santé, les professionnels de la santé doivent également faire face à la stigmatisation en raison des contacts quotidiens étroits qu’ils ont avec les patients atteints du coronavirus. Dans ce contexte, l’UNICEF et ses partenaires en Ukraine ont lancé une campagne de solidarité visant à lutter contre la stigmatisation et à favoriser l’intégration sociale des intervenantes et intervenants de première ligne et des familles touchées par le coronavirus.

« Que Dieu m’aide à ne pas tomber malade. Il est si difficile de comprendre ce qui se passe, et de voir des collègues malades ou dans un état critique », affirme le Dr Ivan Venzhynovych, un thérapeute travaillant au département des maladies infectieuses de Pochaiv, une petite ville de l’ouest de l’Ukraine, qui a été l’épicentre de l’épidémie de COVID-19 dans la région voisine de Ternopil. « Mais nous devons continuer à travailler parce que personne d’autre ne peut faire notre travail. »

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Le Dr Andrii Karpiychuk, anesthésiste de Pochaiv, affirme qu’il n’a pas peur de continuer à travailler pendant la pandémie, malgré le danger que cela représente pour le personnel médical. « Toute peur s’est dissipée la première fois que j’ai franchi le seuil et mis des vêtements de protection. Je l’ai laissée derrière moi », dit-il.

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Le Dr Kostyantyn Dronyk dirige le service des soins intensifs de l’hôpital clinique régional de Tchernivtsi, qui compte le plus grand nombre de patients atteints de la COVID-19 dans cette région. Selon lui, la lourde charge de travail et le rythme effréné font qu’il y a peu de temps pour s’étendre sur le grand nombre de cas de COVID-19 dans la région.

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Le Dr Dronyk admet que l’afflux initial de patients était un peu effrayant. « Mais lorsqu’on travaille, on oublie d’avoir peur », dit-il. « Notre travail est de sauver les gens. Rien d’autre ne compte. »


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