Par Feridoon Aryan, spécialiste des communications, UNICEF Afghanistan
Dans le village montagneux de Shahrak e Mahajereen, en Afghanistan, Suraya, âgée de 28 ans, s’est donné comme mission d’améliorer la vie des jeunes filles et des femmes analphabètes.
Suraya a quitté Nili, la capitale de Daikundi, pour venir en aide aux filles et aux femmes les plus vulnérables du village de Shahrak e Mahajereen, qui compte près de 1 500 habitants et habitantes. Cette mère de deux enfants, enseignante spécialisée en apprentissage accéléré, est déterminée à enseigner aux filles et aux femmes à lire et à écrire.
« J’ai tenté de mobiliser la communauté locale pour enseigner aux femmes, mais personne n’était prêt à contribuer. J’ai donc décidé d’utiliser une pièce de ma maison pour enseigner aux filles et aux femmes des connaissances de base en matière d’alphabétisation et de mathématiques », explique-t-elle.
[© UNICEF/UN0211162/Rezayee]
La plupart des femmes de la classe n’ont pas eu la possibilité d’acquérir ces connaissances de base en raison de leur éloignement géographique et de leur vie conjugale.
« Il y a 27 femmes qui suivent mes cours, et la demande est croissante. Ces femmes avaient presque perdu l’espoir d’apprendre », ajoute-t-elle.
L’éducation est essentielle
Selon un rapport récent du gouvernement de l’Afghanistan et de l’UNICEF, 3,7 millions d’enfants d’âge scolaire ne fréquentent pas l’école, ce qui représente la moitié des enfants de ce groupe d’âge en Afghanistan. La réalité est pire pour les filles : elles forment 60 % de cette population qui ne fréquente pas l’école.
« Investir dans l’éducation est essentiel pour encourager la paix et le développement en Afghanistan. La moitié de la société afghane est composée de filles : elles ne peuvent donc pas être tenues à l’écart et ne pas avoir de possibilités de recevoir une éducation. Leur formation leur permettra de participer à l’édification du pays », explique Adele Khodr, représentante de l’UNICEF en Afghanistan.
La majorité des habitants et habitantes de Shahrak e Mahajereen sont analphabètes et ont besoin de l’aide de Suraya pour acquérir des compétences en lecture et en écriture.
En leur ouvrant les portes de leur foyer, Suraya et son époux Baqir offrent beaucoup plus aux filles et aux femmes que simplement la possibilité d’apprendre. Ils leur offrent aussi un espace convivial et des petits lits sécuritaires pour leurs jeunes enfants. Ces filles et ces femmes peuvent ainsi apprendre avec l’esprit tranquille.
[© UNICEF/UN0211160/Rezayee]
« Il s’agit d’une décision conjointe. Mon épouse Suraya était profondément triste lorsqu’elle a constaté qu’un grand nombre de filles et de femmes étaient privées d’éducation. Sans hésitation, j’ai tout de suite été d’accord avec elle pour accueillir l’école dans notre foyer », ajoute Baqir.
Shafiqa, une jeune mère de 20 ans qui a deux enfants et qui était auparavant analphabète, est fière de faire partie de la classe. « Je suis heureuse d’assister aux cours. Je peux maintenant lire et écrire, et aider mes propres enfants à faire leurs devoirs », affirme-t-elle.
En 2017, en collaboration avec le ministère de l’Éducation de la République islamique d’Afghanistan et ses partenaires, l’UNICEF a donné accès à l’éducation à plus de 3,5 millions d’enfants. Du matériel d’apprentissage a été fourni dans plus de 6 000 écoles et centres d’apprentissage en accéléré dans les communautés. Ces initiatives ont permis à des enfants privés d’éducation de réintégrer le système scolaire et de continuer d’apprendre.
« Je me sens utile en améliorant leur vie. Ce sont des femmes comme Shafiqa qui me motivent à continuer et qui m’inspirent dans mes initiatives pour transmettre le savoir », explique Suraya.
[© UNICEF/UN0211160/Rezayee]