Des années de conflits au Yémen ont laissé 70 pour cent de la population, soit 18,8 millions de personnes, avec un besoin d’aide humanitaire. Après la suspension au mois d’août 2016 des négociations pour la paix, qui étaient soutenues par les Nations Unies, les attaques aériennes et les hostilités se sont intensifiées et les civils en paient le prix.

Près de 4 000 civils, dont 1 332 enfants, ont perdu la vie en raison du conflit et 14,5 millions de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable ni à des installations sanitaires. De plus, 14,8 millions de personnes n’ont qu’un accès limité, voire aucun accès, à des services de santé. Sans oublier qu’une crise relative au choléra menace 7,6 millions de personnes.

La situation alimentaire s’est dégradée et 3,3 millions d’enfants et de femmes enceintes ou allaitantes souffrent de malnutrition aiguë, et plus de 460 000 enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de malnutrition sévère aiguë.

De plus, on estime à deux millions le nombre d’enfants privés de scolarisation en raison du quasi-effondrement des services publics. Près de 2,2 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays (dont près de la moitié sont des enfants), ainsi qu’un million de personnes revenues au pays et plusieurs communautés d’accueil ont également besoin d’aide. Un conflit qui perdure et une situation économique qui se détériore ont presque causé la destruction des services publics, dont les soins de santé, ce qui entraîne des risques particulièrement sérieux pour les femmes et les enfants.

Mais il y a de l’espoir. Plus de 99 pour cent des personnes qui sont suspectées d’être malades en raison du choléra et qui ont accès à des soins de santé, survivent. Le nombre total d’enfants qui pourraient souffrir de malnutrition sévère aiguë cette année est estimé à 385 000.

Cela dit, la situation reste grave et des milliers de personnes tombent malades quotidiennement. Des efforts soutenus sont nécessaires pour freiner la propagation des maladies. De plus, près de 80 pour cent des enfants au Yémen ont besoin d’une aide humanitaire immédiate.

« Nous faisons maintenant appel à la communauté internationale pour redoubler d’efforts afin de soutenir le peuple du Yémen. Si nous n’agissons pas, la catastrophe qui s’est déployée sous nos yeux continuera de faire des victimes et laissera des cicatrices sur les générations à venir et sur le pays, et ce, pendant des années », a affirmé le directeur général de l’UNICEF, Anthony Lake, après avoir visité plusieurs sites au Yémen.

Même si la situation au Yémen est à son plus grave, on observe des signes d’espoir malgré la famine, la guerre et la maladie. Les enfants trouvent le temps de jouer et sont disposés à apprendre. Les travailleurs et travailleuses humanitaires font tout en leur pouvoir pour fournir de l’aide là où elle est requise et le sentiment que les choses ne peuvent que s’améliorer est indéniable.

A boy is treated for malnutrition in Yemen.

Soigner un enfant et assurer sa survie 

Un garçon passe un test de dépistage de la malnutrition à Sa’ada, au Yémen, le jeudi 20 octobre 2016. En date d’octobre 2016, près de 182 000 enfants au Yémen avaient été traités pour malnutrition sévère aiguë.

Tahani sits with some of her students.

Le savoir, c’est le pouvoir

Tahani, une enseignante qui enseigne bénévolement aux enfants déplacés et marginalisés, est montrée ici avec ses élèves à Ibb, au Yémen.

Medical supplies are loaded onto a truck.

Unir ses forces pour sauver des vies

Le 18 juin 2017, au Yémen, des fournitures médicales dont des aliments thérapeutiques prêts à consommer et destinés à sauver des vies sont chargés dans un camion de l’UNICEF à Hodeida. Les aliments thérapeutiques sont faits à base d’arachides, sont riches en calories et enrichis de vitamines et de minéraux. Trois rations par jour pendant huit semaines peuvent sauver la vie d’un enfant souffrant de malnutrition sévère aiguë.

Children bring their jerrycans to fill with drinking water.

L’eau, c’est la vie

Le 20 mai 2017, à Sanaa, au Yémen, des enfants s’apprêtent à remplir d’eau leur jerrican.

Rafik plays football with friends at school.

Jouer malgré les circonstances (sports) UN 08242

En octobre 2015, Rafik (en violet) jouait au soccer sur sa seule jambe à l’école Al Zubairi de Sanaa. ll y a huit ans, Rafik a perdu sa jambe en jouant au soccer à Sa’ada quand une bombe est tombée près de lui, le blessant et tuant du même coup son meilleur ami. Les bâtiments scolaires de l’école Al Zubairi à Sanaa sont utilisés comme refuge par 34 familles déplacées fuyant Sa’ada. Cette partie de soccer est organisée par l’UNICEF dans le cadre de son programme d’espaces adaptés aux enfants.

 

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