L’éducation se poursuit en Syrie
Il y a quatre semaines, l’école a été interrompue pour près de 3,8 millions d’enfants en Syrie par mesure de précaution contre la propagation de la COVID-19. Sans date précise de reprise des cours, les enfants en Syrie et dans le monde entier trouvent des moyens pour continuer leur apprentissage, malgré les nombreux défis.
Dans la ville de Deir Ez Zor, la jeune Masa, âgée de 9 ans, essaie de respecter un horaire régulier. Lorsqu’elle a communiqué avec nous par WhatsApp, elle nous a dit que ses parents et ses frères et sœurs ainés l’aidaient avec ses études.
« Le matin, je me lève comme si j’allais à l’école. Je fais mon lit, je fais ma toilette et je prends le petit-déjeuner avec ma famille. Ensuite, je m’assois avec ma sœur pour commencer à étudier. Nous avons un programme d’études de trois heures par jour, sauf la fin de semaine. Après avoir étudié, je joue avec mes poupées. J’aide également ma mère à faire le ménage, et je parle avec mes amies et mes camarades de classe sur WhatsApp », explique Masa.
La triste réalité est que les enfants de Syrie sont habitués aux interruptions dans leur éducation en raison des nombreuses années de conflit, et ils ont par conséquent trouvé des moyens pour pallier à cette situation.
Dans la ville d’Ar-Raqqa, Maram, âgée de 12 ans, poursuit ses études à l’aide des livres du programme d’auto-apprentissage qu’elle a reçus il y a quelques mois.
« Ma mère m’a proposé de m’enseigner à la maison en utilisant les livres d’auto-apprentissage. Nous avons établi ensemble un programme d’études hebdomadaire pour toutes les matières et nous le suivons depuis que j’ai cessé d’aller à l’école », nous explique Maram.
« J’ai été bouleversée d’apprendre que l’éducation serait interrompue à Ar-Raqqa. Je pensais que j’allais encore manquer des cours », dit-elle, car elle a déjà dû quitter l’école lorsque sa famille et elle ont été déplacées.
Le programme d’auto-apprentissage soutenu par l’UNICEF est conçu pour aider les enfants qui ont abandonné ou qui risquent d’abandonner l’école. Le programme comprend les matières principales, comme l’arabe, l’anglais, les mathématiques et les sciences, et il permet aux enfants aidés de leurs parents de poursuivre leurs études même lorsque les écoles sont fermées.
Maram et Masa s’accordent à dire que l’apprentissage à la maison n’est pas aussi formidable qu’à l’école, mais elles sont très contentes de pouvoir quand même continuer leurs études.
« J’aime la compétition que nous avons à l’école, mais je suis contente de pouvoir tout de même continuer mon apprentissage », dit Maram.
Masa trouve que l’apprentissage à la maison est moins amusant qu’à l’école et elle s’attend à pas mal de défis plus tard. « Je pense qu’on va se trouver devant des sujets et des problèmes complexes qu’on ne pourra pas résoudre sans l’aide d’une enseignante ou d’un enseignant », explique-t-elle.
Apporter Son Aide
Maram et Masa nous parlent de pratiques d’hygiène personnelle et autres mesures de prévention qu’elles suivent pour se protéger de la COVID-19.
« Avant la fermeture des écoles, nos professeurs nous ont appris comment nous protéger contre la COVID-19 en nous lavant fréquemment les mains à l’eau et au savon, en évitant les endroits très fréquentés, en arrêtant de jouer dans la rue ou de participer à des jeux d’équipe », explique Maram.
« Je me lave bien les mains à l’eau et au savon et je reste à la maison. Lorsque je serai grande, je veux être médecin. Je veux trouver des remèdes pour toutes les maladies et épidémies afin que tous les enfants puissent être en sécurité », dit Masa.