ENFANTS DÉRACINÉS : FAIRE FACE À LA COVID-19 EN GRÈCE
Au 21 mars, il n’y avait aucun cas confirmé de COVID-19 au sein des populations de réfugiés des îles grecques, mais la pandémie mondiale aggrave la situation de dizaines de milliers de personnes, y compris des enfants, qui vivent dans les centres d’accueil et d’identification.
Les centres d’accueil et d’identification qui se trouvent dans les îles grecques sont fortement surpeuplés. Les réfugiés, y compris les enfants, n’ont pas accès à de l’eau potable ou à des installations sanitaires adéquates, ils n’ont pas de logement sûr et ont un accès limité aux soins de santé.
Le centre de Moria, sur l’île de Lesbos, peut accueillir 2 800 personnes, mais il héberge aujourd’hui plus de 19 000 enfants, femmes et hommes. Les 1 900 enfants réfugiés et migrants non accompagnés et séparés qui se trouvent sur les îles et qui ont un besoin urgent de logement sûr et de protection sont particulièrement vulnérables.
Il est extrêmement difficile pour toute personne vivant dans ces conditions de suivre les directives établies par les autorités sanitaires pour se protéger de la COVID-19.
C’est la raison pour laquelle l’UNICEF continue de demander le transfert immédiat de tous les réfugiés vulnérables, y compris les enfants, dans des logements adaptés sur le continent dès que possible et conformément à toutes les mesures et les directives de santé publique.
Entre-temps, l’UNICEF travaille avec le gouvernement grec, d’autres institutions spécialisées des Nations Unies et des partenaires locaux pour prévenir la propagation de la maladie sur les îles, et être prêt à réagir si la COVID-19 se propageait dans les centres d’accueil et d’identification.
Pour ce faire, nous distribuons des trousses d’hygiène contenant des articles essentiels, tels que des produits antiseptiques pour les mains, du savon, des couches et des lingettes désinfectantes. De plus, nous nous efforçons de donner des renseignements essentiels aux parents et aux enfants sur les mesures qu’ils peuvent prendre pour se protéger, eux et leur famille, tout en contribuant à la mise en place de solutions à distance en matière d’enseignement et de soutien psychosocial individuel.
L’UNICEF soutient également les efforts de préparation en cas de situation d’urgence en fournissant et installant des tentes comme abris temporaires pour que l’organisation de santé publique nationale puisse procéder à des contrôles et fournir des soins, en cas de besoin.
Par ailleurs, les engagements généreux pris par certains États membres de l’Union européenne pour reloger les enfants réfugiés et migrants vulnérables des îles grecques comptent plus que jamais.
L’UNICEF incite les États membres à continuer d’explorer toutes les solutions possibles pour accélérer le transfert des enfants non accompagnés et séparés, de sorte qu’ils puissent commencer à se déplacer dès la réouverture des frontières et conformément à toutes les exigences de santé publique en vigueur.
En Grèce continentale, l’UNICEF travaille également avec des partenaires pour informer et sensibiliser les communautés afin de prévenir la propagation du virus parmi les populations réfugiées et migrantes. Ce travail comprend la promotion de bonnes pratiques d’hygiène qui aident à prévenir la propagation de la COVID-19 dans les centres d’accueil, les camps et d’autres lieux d’hébergement, et l’élaboration de moyens de communication adaptés aux enfants pour leur transmettre des renseignements exacts, notamment des documents qui traitent de la stigmatisation et de la discrimination.
Pendant la pandémie actuelle, la réponse aux besoins de tous les enfants et de toutes les familles pris dans des situations d’urgence humanitaire doit plus que jamais devenir une priorité.
Le fait de laisser les enfants migrants et réfugiés dans des conditions difficiles, sans un accès adéquat à de l’eau potable, à du savon et à des soins de santé de base, présente des risques directs pour les enfants eux-mêmes et compromet les efforts déployés pour assurer la sécurité de tous.
Le virus ne fait pas de distinction et nous ne devrions pas non plus en faire.