Cyclone Idai au Mozambique : des milliers de vies bouleversées
Le mardi 19 mars, au moins 150 familles étaient toujours réfugiées au centre d’hébergement de Cafumpe, dans le district de Gondola, après que le Cyclone Idai eut balayé ce district vendredi dernier. Ces 150 familles sont venues d’au moins onze quartiers différents du district de Gondola.
Une équipe de santé mobile a commencé à procurer des soins de santé primaires à la population touchée, en particulier aux femmes et aux enfants. Au moins deux cas de paludisme ont été confirmés jusqu’à présent grâce à un dépistage rapide. Les cas de diarrhée et d’infections respiratoires sont courants.
L’une des mères s’est approchée de l’équipe de santé pour raconter son histoire. Elle s’appelle Angelina Paulo, elle est âgée de 35 ans et est une mère célibataire de sept enfants. Elle a raconté à l’équipe comment elle a réussi à survivre au cyclone.
« D’abord, il y a eu le vent qui soufflait fort et faisait du bruit, puis une forte pluie a commencé. J’étais à l’intérieur de la maison avec mes quatre plus jeunes enfants; j’avais envoyé les trois autres chez mes parents. Tout à coup, le toit s’est effondré sur nos têtes. Nous avons réussi à sortir vivants et avons couru chez l’un de nos voisins, où nous sommes restés jusqu’à la fin de la tempête. Nous avons ensuite cherché refuge dans l’école la plus proche, puis nous avons été relocalisés dans cet entrepôt. J’ai tout perdu. Ma maison et mes récoltes. Je reviens de ma machamba où j’ai essayé de récupérer certaines choses, mais tout est détruit », a expliqué Angelina.
António, le fils âgé de trois ans d’Angelina, fait de la fièvre. Un examen a révélé que le petit António souffrait de paludisme et de malnutrition sévère aiguë avec œdème bilatéral. Angelina a décidé de rester dans l’abri temporaire. Elle croit que le traitement et les aliments thérapeutiques que l’équipe de santé lui a donnés pour traiter le paludisme et la malnutrition de son fils atténueront la gravité de l’état d’António jusqu’à ce qu’il puisse se rendre au centre de santé.
Au Mozambique, la vie d’environ 600 000 personnes, dont 260 000 enfants, a été bouleversée en raison du cyclone Idai. Des milliers d’autres ont perdu la vie ou sont déplacées.
« La situation est grave. L’UNICEF et ses partenaires aident le gouvernement à apporter de toute urgence une aide à la population touchée, y compris de l’eau potable, des produits d’assainissement et d’hygiène, et des soins médicaux », explique Marcoluigi Corsi, le représentant d’UNICEF Mozambique.
« Le gouvernement a déclaré un état d’urgence national, de même que trois jours de deuil national à compter du mercredi 20 mars. Nous vivons une situation très difficile », a déclaré le président du Mozambique, Filipe Nyusi, dans la ville centrale de Beira, qui a été dévastée par la tempête.
L’UNICEF est sur le terrain et travaille en étroite collaboration avec le gouvernement et ses partenaires humanitaires pour intensifier les opérations d’intervention après le passage du cyclone Idai et répondre aux besoins immédiats des enfants et des famille dont la vie est bouleversée dans le centre du Mozambique, ainsi qu’au Malawi et au Zimbabwe.