Nous sommes nombreux à avoir regardé avec horreur George Floyd se faire tuer par un policier blanc. Nous sommes nombreux à avoir regardé les manifestations aux États-Unis et à nous être demandé ce que cela pouvait signifier pour le Canada. Nous sommes nombreux à n’avoir pas su comment agir, comment parler du racisme, comment qualifier clairement le problème comme étant du racisme systémique envers la communauté noire, ce qui, ici à Toronto, a été déclaré urgence de santé publique. Le racisme systémique n’est toutefois pas uniquement un problème touchant la communauté noire, c’est un problème sociétal que nous devons parvenir à résoudre.
Que signifie donc ce racisme insidieux pour nous, qui représentons l’UNICEF? Il ne faut pas oublier que nous sommes un organisme de défense des droits de la personne. Les enfants que nous aidons et à qui nous fournissons des soins de santé, une éducation et une protection doivent aussi avoir le droit de vivre sans craindre la violence liée au racisme, et avoir les mêmes chances de réussite dans la monde. Cela signifie que nous devons non seulement veiller à ce que les enfants bénéficient de ces services, mais nous devons aussi trouver des solutions pour nous assurer que les sociétés, y compris la nôtre, n’érigent pas des barrières racistes qui entraveraient les efforts d’un grand nombre de ces enfants alors que tout ce qu’ils souhaitent c’est de devenir des membres à part entière de leur société. Nous devons apprendre à aborder ces problèmes directement.
Nous devons agir. Chez UNICEF Canada, nous prendrons les mesures nécessaires pour participer à l’édification d’une société meilleure, à la fois en multipliant nos efforts dans le monde et en nous assurant d’avoir un milieu de travail sans racisme. Ces mesures comprendront :
- L’utilisation de notre plateforme U-Report pour écouter la jeunesse Noire difficile à atteindre et amplifier ses préoccupations;
- Par l’intermédiaire de notre initiative Une jeunesse, nous entreprendrons un travail de plaidoyer en ligne auprès d’organismes dirigés par des jeunes Noirs, ou les représentant, pour défendre leurs droits fondamentaux;
- Nous continuerons à œuvrer dans le monde pour protéger le droit à l’éducation, aux soins de santé et à la protection de chaque enfant, et nous nous efforcerons à réduire toute forme de racisme contre les groupes marginalisés.
Chez UNICEF Canada :
- Nous définirons, lancerons et soutiendrons le travail d’un comité sur la diversité et l’inclusion, et intégrerons à notre organisme une sensibilisation et un engagement envers la diversité et l’inclusion par le biais de la formation continue, pour assurer que notre personnel et nos bénévoles disposent des compétences, des systèmes et des processus nécessaires pour repérer les préjugés et proposer des solutions pour mettre fin au racisme;
- Nous continuerons à régulièrement réévaluer nos processus d’embauche pour nous assurer que nos pratiques de recrutement et d’embauche éliminent tout risque de préjugé racial et ethnique;
- Nous soutiendrons le travail des organisations de notre secteur d’activités qui s’efforcent d’offrir davantage de possibilités aux jeunes Noirs professionnels.
En tant qu’homme blanc en position d’autorité, je fais partie des nombreuses personnes privilégiées qui ont la chance de pouvoir entendre et apprendre ce que représente le racisme au lieu de le subir jour après jour. Je suis donc déterminé à faire usage de ma position privilégiée pour défendre les droits de chaque enfant, et à utiliser notre mandat visant les droits humains comme plateforme pour soutenir l’équité pour tous. Cela fait partie de l’engagement de l’UNICEF depuis sa fondation, il y a de cela près de 75 ans. Bien que de nombreux progrès aient été réalisés, nous avons encore beaucoup à faire. C’est maintenant que nous devons faire le premier pas.
Je commettrai sûrement des erreurs le long du chemin, mais je ne peux pas laisser ma propre lâcheté ou ma crainte m’empêcher de me lancer. Cela nécessitera un travail d’écoute, de compréhension et de reconnaissance extraordinaire, et bien plus difficile que ce que j’ai dû faire auparavant. Cependant, notre mission, notre société, nos enfants et nos valeurs n’en exigent pas moins. Le temps du changement est venu. En fait, c’était il y a longtemps, mais c’est la réalité d’aujourd’hui qui compte.