Basel Alrashdan, âgé de 11 ans, et sa famille ont été les premiers Syriens à être réinstallés à l’Île-du-Prince-Édouard, au Canada.
À l’échelle mondiale, près de 50 millions d’enfants ont été déracinés, et plus de la moitié d’entre eux l’ont été en raison de la violence et d’un conflit. Le conflit brutal en Syrie a contraint plus de 2,2 millions d’enfants à fuir vers les pays voisins et au-delà. Le gouvernement du Canada, qui accueille chaque année 300 000 personnes immigrantes, soit près d’un pour cent de sa population, a réinstallé plus de 25 000 réfugiées et réfugiés syriens à l’échelle nationale.
Basel Alrashdan, en train de jouer dans la neige avec d’autres élèves de sixième année de l’école primaire St. Jean, est arrivé avec sa famille à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, le 27 décembre 2015. Les Alrashdan ont été la première famille syrienne réinstallée sur l’île.
Dans la classe de Basel seulement, sept langues sont parlées parmi 16 des élèves, et la moitié des élèves de cette école sont des enfants réfugiés ou migrants. Basel (vêtu du manteau bleu clair) attend le transport scolaire en compagnie d’autres enfants réfugiés syriens et congolais. Sa sœur et son frère vont aussi à cette école.
Le Canada a adopté une politique de multiculturalisme. Les Alrashdan comptent parmi les 250 réfugiées et réfugiés syriens qui ont été réinstallés à l’Île-du-Prince-Édouard. Basel (ici en compagnie de Tom Hilton, de la Commission des droits de l’homme de l’Île-du-Prince-Édouard) se prépare à prononcer un discours lors de la célébration de la Journée des droits de l’homme, à Stratford.
Les dirigeantes et les dirigeants canadiens, de même que les communautés, s’emploient à créer une « mosaïque » dans laquelle les cultures demeurent distinctes et peuvent coexister au sein d’une société qui célèbre les différences et la diversité. Basel (au premier plan) et d’autres participantes et participants goûtent à certains des différents aliments offerts lors de l’événement communautaire.
Basel, en train de coller un autre certificat Méritas sur le mur de sa chambre, a reçu des marques de reconnaissance de sa communauté et de son école.
« Nous le surnommons ‘le petit maire’. Il est très dévoué envers ce qui est juste et équitable. C’était évident chez lui dès le début », explique le directeur de l’école.
Les trois enfants s’intègrent bien. (De gauche à droite) Shatha, âgée de 7 ans, Basel et Idress, âgé de 5 ans, se détendent chez eux en compagnie de leur père.
« En Jordanie, les droits des personnes réfugiées étaient inférieurs à ceux du reste de la population », explique M. Alrashdan, qui occupait deux emplois et travaillait chaque jour de 6 h à minuit pour subvenir aux besoins de sa famille.
Au Canada, la famille composée de cinq personnes reçoit chaque mois 1 957 dollars pour couvrir ses dépenses, y compris le loyer, l’essence et la nourriture. M. Alrashdan fait ses achats dans un petit supermarché moyen-oriental de sa communauté.
Les Alrashdan fréquentent également un marché fermier local de leur ville d’adoption. (Faisant face à l’appareil photo, de haut en bas) M. Alrashdan (en manteau noir), Basel (en manteau bleu) et Idress (en manteau rouge) bavardent et se mêlent aux Canadiennes et Canadiens et à d’autres réfugiées et réfugiés syriens de la communauté lors d’une visite au marché.
De retour du marché le couple et les enfants déchargent leur voiture.
« Nous avons perdu tout ce que nous avions en Syrie. Deux maisons, un appartement, une voiture… », dit M. Alrashdan. « … Une bonne vie », ajoute Mme Alrashdan, précisant la pensée de son mari.
À la maison, la famille se réunit autour d’un repas moyen-oriental traditionnel.
« Nous avons tout perdu. Nous allons maintenant tenter de faire de notre mieux au Canada », poursuit Mme Alrashdan. « Ils nous ont donné tout ce dont nous avions besoin, sans rien nous demander », ajoute son mari.
Le couple se sert de son téléphone intelligent pour prendre des rendez-vous. Ce téléphone leur permet également d’avoir accès à de l’information sur les services et les programmes de soutien offerts, et sur les événements qui ont lieu au sein de leur communauté. Ils paient l’accès à Internet avec l’argent qu’ils reçoivent chaque mois.
Les enfants aiment eux aussi avoir un téléphone intelligent et pouvoir se connecter. (De gauche à droite) Shatha, Basel et Idress transforment les grimaces qu’ils font et les égoportraits qu’ils prennent à l’aide de l’appareil photo du téléphone et d’une application téléchargée.
Près d’une année s’est écoulée depuis l’arrivée des Alrashdan à l’Île-du-Prince-Édouard.
« Tout est allé très vite, et c’était très triste », dit Basel, en se rappelant ce que son père lui a dit lorsque la famille a fui son pays au cours des violents combats : « Ne prends que les choses très importantes, mets-les dans un petit sac et viens avec nous. »
Basel, qui avait d’abord peur d’aller au Canada, se considère maintenant comme un Syro-Canadien et est fier de vivre dans le pays.
« S’il vous plaît, n’oubliez pas de défendre les droits d’une personne, aujourd’hui, demain et à jamais. Merci », a-t-il déclaré lors de la célébration de la Journée des droits de l’homme, à Stratford.
Pour aider l’UNICEF à apporter une aide essentielle à un plus grand nombre d’enfants dont la vie est bouleversée en raison de la crise syrienne, cliquez ici.