Il ne faut pas se contenter de survivre : les réfugiés rohingyas ont aussi besoin de s’instruire
Au cours des deux dernières années, le quotidien des plus de 900 000 réfugiés rohingyas qui vivent dans les camps du sud-est du Bangladesh était uniquement centré sur une chose : survivre. De nouvelles infrastructures et de nouveaux efforts visant à fournir des services de base en matière de soins de santé de base, de nutrition, d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène ont amélioré les conditions des enfants et des familles qui ont fui les persécutions et la violence au Myanmar, mais à mesure que la crise des réfugiés se prolonge, les enfants et les jeunes réclament plus que de simplement survivre. Ils veulent une éducation de qualité.
Le nouveau rapport de l’UNICEF appelle à la mobilisation de fonds d’urgence pour l’éducation et le développement des compétences dans les vastes camps et les régions environnantes où vivent la plupart des réfugiés.
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Les enfants rohingyas veulent un avenir meilleur
Lorsque des réfugiés du Myanmar ont commencé à arriver massivement au Bangladesh en 2017, l’UNICEF et ses partenaires sont intervenus en créant des centres d’apprentissage dans les camps. En juin 2019, l’ensemble du secteur de l’éducation avait fourni une éducation informelle à 280 000 enfants âgés de 4 à 14 ans, mais environ 640 centres d’apprentissage supplémentaires sont encore nécessaires, principalement dans les camps les plus densément peuplés.
On estime que 97 % des jeunes rohingyas – âgés de 15 à 18 ans - qui vivent dans les camps ne sont inscrits dans aucun type d’établissement scolaire. Les parents craignent que plus longtemps leurs enfants seront privés d’une éducation, plus ils risquent d’être victimes d’exploitation et de mauvais traitements.
Le sentiment de frustration chez les adolescents qui traînent la plupart du temps sur les chemins et dans les allées des camps est manifeste. Sans l’école ou sans formation professionnelle, ils n’ont pas grand-chose à faire, un fait qui a malheureusement commencé à affecter même les rohingyas les plus jeunes.
L’éducation des filles accuse un retard encore plus grand. Dans la plupart des cas, lorsque les filles atteignent la puberté, elles sont retirées de l’école par leur famille; on s’attend à ce qu’elles restent à la maison et aident à s’occuper des abris, à aller chercher de l’eau et à s’occuper de leurs frères et sœurs plus jeunes et des membres de leur famille.
L’UNICEF et ses partenaires ont créé une centaine de clubs d’adolescentes et d’adolescents, et mis en place un réseau de centres de jeunes qui offrent un soutien psychosocial et des cours d’alphabétisation, de calcul, d’autonomie fonctionnelle et de formation professionnelle. Ces centres s’inscrivent dans une stratégie plus large de l’UNICEF visant à élargir l’accès à des services intégrés en matière de santé, de protection, d’apprentissage et d’autres domaines pour environ 123 000 adolescentes et adolescents âgés de 12 à 18 ans.
« Notre objectif est d’aider les adolescentes et les adolescents à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour faire face aux nombreux dangers auxquels ils risquent d’être exposés, tels que le trafic d’êtres humains, les mauvais traitements et – dans le cas des filles – le mariage précoce. » Tomoo Hozumi, représentant de l’UNICEF au Bangladesh.
Offrir aux jeunes des possibilités d’apprentissage
Nur (à droite), 16 ans, prépare ses outils lors d’un atelier sur l’installation et la réparation de panneaux solaires, qui sont omniprésents à Cox’s Bazar, au Bangladesh. « J’apprends cela pour pouvoir faire moi-même des réparations dans ma maison », indique Nur. « Les garçons peuvent venir ici, alors pourquoi pas les filles? »
L’UNICEF s’est associé à l’ONG bangladaise BRAC pour dispenser une formation sur les compétences essentielles aux jeunes de 15 à 24 ans dans les camps et les communautés environnantes. Dotés des compétences professionnelles qu’ils acquièrent dans le cadre du programme de formation soutenu par l’UNICEF, ces jeunes gens seront mieux disposés à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
Yasmin (à gauche), 12 ans, de nationalité bangladaise, et Showkat (à droite), 15 ans, réfugiée rohingyas, fréquentent un club d’adolescentes soutenu par l’UNICEF dans le camp de réfugiés de Lambasia, à Cox’s Bazar, au Bangladesh. Le club réunit des enfants des populations réfugiées et de la communauté d’accueil pour discuter de questions qui leur sont communes, comme le mariage précoce, les relations avec les garçons, mais aussi les dangers comme la drogue et le trafic d’êtres humains.
Deux ans plus tard, les besoins quotidiens des Rohingyas sont toujours aussi grands.
Deux ans après l’arrivée de centaines de milliers de réfugiés rohingyas dans le district de Cox’s Bazar, dans le sud-est du Bangladesh, le besoin de services reste criant. Il existe encore des lacunes importantes dans les domaines de la santé, de la nutrition, de la protection de l’enfance et des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène. À travers tous ces besoins pressants, un domaine en particulier impose des mesures immédiates : l’accès à une éducation de qualité et le développement des compétences. L’avenir des jeunes en dépend.