Garder les familles plus au chaud cet hiver à Pavlohrad
Bien que Serhiy, âgé de 10 ans et élève de quatrième année de Pavlohrad en Ukraine, soit retourné à l’école, il passe la plupart de son temps dans l’abri antiaérien.
« L’année dernière, je n’aimais pas rester tout le temps à la maison devant l’ordinateur. À l’école, au moins, on peut jouer avec ses camarades et se distraire, même si c’est au sous-sol », explique-t-il.
Dans l’abri, où une salle de classe a été installée, il y a de la lumière, du chauffage et de l’eau chaude. Si les enfants entendent encore la cloche de l’école, les explosions à l’extérieur sont à peine audibles.
Ici, les plus jeunes élèves étudient à tour de rôle, après que l’école a été endommagée par des bombardements qui ont fait voler en éclats toutes les fenêtres. Le retour à l’école est un soulagement pour beaucoup d’entre eux : après le déclenchement de la guerre en Ukraine, les enfants étaient contraints d’étudier en ligne depuis chez eux en raison des bombardements et des perturbations des infrastructures, comme les coupures d’électricité, de chauffage et d’eau.
Mais, alors que le refuge a aidé les plus jeunes enfants à reprendre l’apprentissage en personne, les élèves plus âgés de cette école doivent continuer à étudier à distance.
« Je veux aller à l’école », dit Eva, âgée de 10 ans et élève de quatrième année à l’école. « Je mémorise beaucoup mieux les matières quand je suis ici à l’école. Et c’est ici que sont mes amis. »

« L’hiver a été particulièrement rude. »
Pavlohrad, dans la région de Dnipropetrovsk, en Ukraine, est devenue un centre de transit pour les personnes fuyant les combats dans la région de Donetsk. La ville compte 100 000 habitants et accueille environ 20 000 personnes déplacées, dont près de 4 000 enfants qui fréquentent les écoles et les maternelles locales.
La ville subit régulièrement des attaques de missiles qui endommagent les infrastructures civiles. Pavlohrad a été plusieurs fois privée de chauffage et d’eau.
Volodymyr Perelyotov, ingénieur en chef de l’entreprise de service de chauffage de Pavlohrad, explique que la compagnie utilise des équipements anciens et usés. La modernisation est lente, car l’entreprise manque de fonds.
« Nous avons pu démarrer la saison de chauffage cette année grâce au soutien de l’UNICEF », explique Volodymyr.

« Cela a réduit les pertes de chaleur de 25 pour cent. »
L’UNICEF met en œuvre un projet de grande envergure à Pavlohrad pour restaurer les infrastructures de chauffage et d’approvisionnement en eau. Les travaux comprennent la réparation des équipements endommagés par les bombardements, le remplacement des équipements usés et l’introduction de technologies modernes.
« En collaboration avec l’UNICEF, nous avons remplacé les anciens matériaux d’isolation par des matériaux modernes en mousse de polyuréthane dans plusieurs quartiers de la ville, ce qui a permis de réduire les pertes de chaleur de 25 pour cent », explique Volodymyr.
L’UNICEF a également soutenu l’installation de systèmes modernes de purification de l’eau dans 11 chaufferies de Pavlohrad. Cela permettra d’avoir une eau plus chaude et de réduire les dommages causés aux chaudières et aux équipements du réseau de distribution de chaleur.
Volodymyr explique que les nouveaux systèmes sont automatisés et ne nécessitent pas d’intervention humaine, contrairement aux précédents, ce qui atténue partiellement la pénurie de personnel.
La ville a de plus reçu une unité de cogénération, qui formera une grande chaufferie desservant 5 000 abonnés et rendra l’une des communes de la ville plus indépendante sur le plan énergétique. Cet équipement énergétique vert spécial fourni par l’UNICEF devrait augmenter la production d’énergie thermique et électrique à Pavlohrad.

« Cela réduira les pertes d’eau. »
« L’alimentation en eau de Pavlohrad est stable aujourd’hui », explique Maryna Artemenko, responsable du service technique et de production de la compagnie des eaux de Pavlohrad. « Mais en raison de l’usure importante des réseaux, longs de 255 kilomètres, des accidents se produisent presque quotidiennement – plus de 300 par an. Cela complique évidemment l’alimentation en eau de la ville. »
Elle affirme toutefois qu’il n’y a pas eu récemment de longues interruptions dans l’alimentation en eau, tout au plus de 6 à 7 heures.
L’UNICEF aide la compagnie des eaux à assurer une alimentation stable en eau aux écoles, aux hôpitaux et aux domiciles en fournissant du matériel pour les réparations majeures du réseau, ainsi que de nouveaux équipements pour l’analyse des échantillons d’eau et la désinfection.
« Actuellement, ce sont plus de deux kilomètres de canalisations que nous allons remplacer. Cela permettra de réduire les pertes d’eau et le nombre d’accidents dans les zones les plus problématiques. Nous avons également reçu pas moins de 55 tonnes de sel. Celui-ci sert à produire un désinfectant pour l’eau potable. Nous avons un stock suffisant pour un an », explique Maryna.