Khadija apprend à lire et a de grands rêves
Dans sa nouvelle salle de classe communautaire au centre de l’Afghanistan, Khadija trouve de l’espoir et de l’inspiration grâce à son éducation florissante.
Par Madina Qati Musadiq, UNICEF Afghanistan
DAIKUNDI, AFGHANISTAN – « Je suis heureuse de pouvoir aider mon père à lire les numéros de téléphone. »
La jeune Khadija, âgée de neuf ans, vit avec ses parents et ses trois frères et sœurs dans les hauts plateaux reculés du centre de l’Afghanistan. Jusqu’à récemment, elle faisait partie des millions d’enfants non scolarisés, car plus de la moitié des enfants afghans ne fréquentent pas l’école primaire.
Mais les rêves de Khadija sont bien vivants.
Avant de commencer l’école, elle écoutait les histoires de sa mère qui travaillait et faisait le ménage à la maison. Aujourd’hui, ses journées sont remplies de devoirs et de cours à l’école, et elle aide sa famille à lire des documents et des numéros de téléphone.
Des havres d’apprentissage et de sécurité
Khadija n’avait pas pu aller à l’école pendant des années. Son village manquait d’écoles et de salles de classe, et elle n’avait jamais su lire ni écrire même un texte simple.
Pour de nombreux enfants comme elle, les écoles sont bien plus que des lieux d’apprentissage. Elles offrent une sécurité et l’occasion de rencontrer d’autres enfants et de jouer avec eux. Elles contribuent à prévenir le travail des enfants et à les protéger contre la violence ou les mauvais traitements. Lorsque les filles sont scolarisées, elles sont aussi moins susceptibles d’être mariées alors qu’elles sont encore mineures.
« Avant d’aller à l’école, on jouait dans la rue et dans la poussière toute la journée. Pas seulement moi, mais tous mes amis aussi », se souvient Khadija.
Une nouvelle salle de classe conviviale et amusante
Pour le plus grand plaisir de Khadija, l’UNICEF a créé une nouvelle salle de classe communautaire dans son village de la province de Daikundi. L’UNICEF a aidé à sélectionner et à former l’enseignante et continue de payer son salaire; l’organisme a également procuré des fournitures aux élèves, comme des manuels, des sacs à dos, des cahiers d’exercices et des stylos. En 2024, l’UNICEF a soutenu l’éducation publique et communautaire de la première à la sixième année à l’image de la classe que fréquente Khadija, venant ainsi en aide à 2,7 millions d’enfants. Dans le pays, près de 18 000 salles de classe communautaires sont soutenues par l’UNICEF, dont bénéficient plus de 564 000 garçons et filles. Près de 64 pour cent de ces élèves sont des filles, comme Khadija.
En plus de soutenir les salles de classe communautaires, l’UNICEF distribue des manuels scolaires ainsi que du matériel pédagogique et d’apprentissage aux écoles publiques, y compris des sacs à dos, des cahiers d’exercices, des stylos et des crayons, grâce à l’appui des donatrices, des donateurs et de partenaires.
Dans sa nouvelle salle de classe, Khadija suit ses cours avec le sourire. Elle est l’une des premières à lever la main et à se porter volontaire pour tester ses connaissances au tableau devant ses camarades.
Son enseignante, Ruqiya, croit que la collaboration est la clé de l’apprentissage.
« Avant le cours, je divise les élèves en groupes et je leur demande d’écrire au tableau leur opinion sur le sujet du jour. Le sens du travail en équipe et de la participation les aide à s’épanouir davantage », explique-t-elle.
Khadija écarte les mains et dit avec enthousiasme : « Si mes camarades ne comprennent pas le cours, je les aiderai et je leur relirai les leçons. »
Les parents soutiennent l’éducation au sein de la communauté
Les salles de classe communautaires comme celle-ci offrent aux enfants des régions rurales, difficiles d’accès ou économiquement défavorisées un accès gratuit à une éducation de qualité.
Lorsque l’UNICEF crée une de ces salles de classe, toute la communauté se mobilise. L’UNICEF et ses partenaires sensibilisent la population à l’importance de l’éducation et encouragent les parents à envoyer leurs enfants à l’école.
« Les familles de ce village ont toujours coopéré pour instruire leurs enfants. Elles participent activement aux réunions mensuelles de parents. Ces réunions contribuent au processus d’apprentissage de leurs enfants », explique Ruqiya.
Les parents de Khadija n’ont pas eu besoin d’être convaincus. Ils ont remarqué qu’elle était devenue une petite fille curieuse et pleine d’énergie. « En plus d’étudier, nous jouons aussi à des jeux. Je suis si heureuse d’avoir maintenant cette salle de classe », dit Khadija.