En réaction au Bilan Innocenti 14 de l’UNICEF qui classe le Canada 25e sur 41 pays riches en matière de bien-être chez l’enfant, de jeunes canadiennes et canadiens s’expriment sur des questions qui leur tiennent à cœur. Ces témoignages sont recueillis dans le cadre du mouvement d’UNICEF Canada pour l’amélioration du bien-être des enfants et des jeunes au Canada. En effet, nous lançons cet automne une nouvelle initiative, Une jeunesse, qui vise à faire du bien-être des enfants et de la jeunesse une priorité nationale, afin que le Canada occupe le premier rang dans l’Indice de bien-être chez les enfants de l’UNICEF d’ici 2030. Pour en savoir plus sur cette initiative et pour recevoir des mises à jour par courriel sur le travail de l’UNICEF visant à améliorer la vie des enfants au Canada, cliquez ici.
Auteur anonyme, 16 ans, Kitchener
Je ne savais pas trop quel angle adopter pour ce billet de blogue : parler de mon expérience personnelle de tentative de suicide ou des statistiques inquiétantes sur le suicide des jeunes et à quel point personne ne s’en préoccupe? J’ai donc décidé de commencer par une recherche sur Google. J’ai trouvé sur le site de Jeunesse, J’écoute la question : Les jeunes s’expriment, mais est-ce que le Canada écoute? Je me pose moi-même cette question en ce moment : est-ce que le Canada écoute?
Le rapport annuel 2016 de Jeunesse, J’écoute révèle que la principale raison pour laquelle les adolescents et les adolescentes ne communiquent pas leurs pensées suicidaires, c’est parce qu’ils sont convaincus que personne n’y accordera d’importance (16 % des jeunes). Cette statistique s’accompagne d’un autre 15 % de jeunes qui croient que leurs problèmes sont de leur seule et unique responsabilité. Quand, pendant l’enfance, commence-t-on à convaincre un enfant que sa vie n’a pas d’importance?
J’ai ensuite découvert qu’un jeune sur cinq éprouve des pensées suicidaires, que 46 % de ces jeunes avaient une stratégie suicidaire et que les filles sont deux fois plus susceptibles d’envisager le suicide que les garçons. Les taux de suicide augmentent au même rythme que l’isolement des jeunes, laissés à eux-mêmes avec leurs peurs et leurs combats personnels. Est-ce parce qu’on valorise trop la force et l’indépendance individuelles que le réflexe d’exprimer nos pensées et nos sentiments négatifs a disparu? Où est-ce plutôt que nous craignons d’être jugés, de nous faire regarder de travers et de susciter des hochements de tête dubitatifs?
Comment la façon d’aborder les pensées suicidaires et l’idéologie qui les entourent agit-elle sur les jeunes lorsque vient le moment d’exprimer leurs émotions? Les traitements relatifs aux pensées suicidaires et aux tentatives de suicide ne sont pas assez nombreux, ce qui fait que de moins en moins de jeunes se confient sur le sujet.
De quoi ont-ils besoin pour surmonter ces épreuves? Peut-être tout simplement d’une épaule sur laquelle s’appuyer, d’un environnement où ils ne se mesureront qu’à eux-mêmes et non à l’ensemble de la société, de thérapies accessibles et qui ne coûtent pas les yeux de la tête ou d’un centre de soins qui n’exige pas un an d’attente pour mieux les renvoyer à la rue après trois jours. Le Canada devrait écouter sa jeunesse, qui s’exprimera sûrement, si l’intérêt est démontré.