Alors que les régions des Caraïbes les plus durement touchées par les récents ouragans sont encore évaluées par les équipes en place, le nombre d'enfant qui requièrent une aide d'urgence pourraient augmenter.

En étroite collaboration avec le gouvernement, les agences de l’ONU et des ONG, l’UNICEF est sur le terrain et y a déjà déployé du personnel supplémentaire et des fournitures d’aide humanitaire dont des comprimés de purification de l’eau, des trousses de produits d’hygiène, des tentes et du matériel éducatif pour les enfants touchés et leur famille. Manuel Moreno partage avec nous les histoires des enfants de l’archipel Turques et Caïques, durement touché par l'ouragan Irma début septembre. 

 

Dans l’île de Grand Turk, la capitale de l’archipel Turques et Caïques, Danessa Estime, âgée de 14 ans, écrit des paroles de rap dans son carnet. Les paroles racontent la nuit au cours de laquelle l’ouragan Irma a balayé l’île :

« Réveille-toi, réveille-toi!

Mais… à 5 h 32?

Mais pourquoi diable dois-je me lever à 5 h 32?

Maman, que se passe-t-il?

Que veux-tu que je fasse?

Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’on se réveille à 5 h 32?

Elle est finalement passée.

La tempête Irma est finalement terminée. »

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L’ouragan Irma est passé, mais la saison des ouragans est loin d’être terminée pour cette année. L’ouragan de catégorie 3 Maria progresse maintenant sur les mêmes îles des Caraïbes qui ont été frappées par Irma.

La tempête s’est abattue sur la région et a laissé d’importants dégâts dans l’est des Caraïbes, la République dominicaine, Haïti et Cuba, en plus d’endommager les résidences, les écoles, les établissements de santé et les infrastructures de base un peu partout dans les Caraïbes. Plus de 270 000 enfants ont été directement touchés par son passage dévastateur. La plus grande partie d’entre eux vivent déjà dans les communautés les plus vulnérables, et ils se préparent maintenant à un autre ouragan destructeur.

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L’endroit où vivent Danessa et sa famille fait partie de ces communautés vulnérables. À l’extérieur de la maison, une partie du toit de tôle a été projeté au sol. Matelas, meubles et appareils ménagers, trempés et détruits en raison des fortes pluies, sont éparpillés ici et là.

« J’ai vécu dans cette maison avec ma mère et mes deux sœurs pendant plus de huit ans. Aujourd’hui, elle parait plus propre, mais tout de suite après l’ouragan, tout était trempé et détruit. Le réseau d’approvisionnement en eau est en panne, alors nous devons aller chercher l’eau dans un réservoir sur la colline. Elle est sale et toute jaune, alors nous devons la traiter. Nous l’utilisons surtout pour la lessive et le ménage, mais nous manquons d’eau et nous n’avons pas les moyens d’acheter de l’eau potable », raconte la sœur de Danessa, Katy Sabrina Estime, âgée de 15 ans.

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À quelques mètres de la maison de Danessa et de Katy, Renalson Pervil, âgé de 11 ans, me raconte à quel point la tempête a chamboulé leur vie.

« La nuit de la tempête a été horrible. Nous n’étions pas à la maison. Tous les enfants du voisinage ont dormi dans une école transformée en refuge. Le lendemain, lorsque nous sommes revenus à la maison, c’était comme si une rivière l’avait traversée. Nous avons beaucoup de travail à faire : réparer la maison, nettoyer l’allée, laver les vêtements et les faire sécher. Nous n’avons pas assez de nourriture et si nous en avions, nous n’aurions pas de place pour la ranger de toute façon », confie Renalson.

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Grand Turk n’est que l’une des îles parmi celles touchées par l’ouragan. À 25 minutes de vol de Grand Turk se trouve Providenciales. L’une des communautés ayant souffert de la force de l’ouragan s’appelle Cinq cayes. La majorité de la population vivant ici se compose d’Haïtiens et d’Haïtiennes aux statuts d’immigrants irréguliers.

Recca Chery, âgé de cinq mois, pose ici sur les genoux de sa mère devant ce qui lui sert de maison. Des moustiques bourdonnent autour de lui. Sa mère, Berline Ditah, le protège avec une couverture pour lui éviter les piqures d’insectes.

« Tout a été détruit par la tempête. Et il y a tant de moustiques, jour et nuit, qu’il est impossible de se reposer. Ce qui m’inquiète le plus est que mon bébé pourrait tomber malade », confie Berline.

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Je vois des familles qui tentent petit à petit de rebâtir leur maison et leur vie, et chacune des îles touchées affiche des besoins différents d’eau, de services d’assainissement et d’hygiène. Les priorités et les principales préoccupations de l’UNICEF sont toujours tournées vers la protection des enfants et l’éducation.

Avec les nouveaux ouragans et les tempêtes tropicales qui menacent les Caraïbes, le nombre d’enfants dans le besoin pourrait augmenter à mesure que l’évaluation des dommages se poursuit dans les zones les plus touchées.

Afin de venir en aide aux enfants et leur famille affecté par la saison des ouragans dans les Caraïbes, cliquez ici