Protéger chaque enfant contre les maladies évitables par la vaccination
Cette année, nous soulignons la Semaine mondiale de la vaccination en tirant la sonnette d’alarme. Malgré les décennies de progrès réalisés en matière d’immunisation des enfants de moins de cinq ans contre les maladies évitables par la vaccination, la COVID-19 a constitué une véritable catastrophe pour la vaccination des enfants, et le nombre d’enfants non vaccinés a de nouveau augmenté. En trois ans seulement, le monde a perdu plus d’une décennie d’avancées.
Comme le souligne le dernier rapport de l’UNICEF sur la situation des enfants dans le monde, à l’heure actuelle, un enfant sur cinq n’est pas vacciné ou l’est insuffisamment, ce qui le rend vulnérable à toute la gamme de maladies évitables par la vaccination.
La Situation des enfants dans le monde 2023
Le rapport indique que les enfants privés de la vaccination infantile de base « vivent dans les communautés les plus pauvres, les plus éloignées et les plus marginalisées. Pour les atteindre, il est essentiel d’accorder la priorité aux investissements dans les soins de santé primaires et dans le personnel de la santé - principalement des femmes - qui fournit les services. Il est également primordial d’instaurer la confiance dans les vaccins et de tirer le meilleur parti d’une multitude d’idées et de technologies nouvelles susceptibles de consolider le pouvoir des vaccins et de garantir leur accès à tous les enfants. »
C’est précisément ce que fait l’UNICEF.
Qu’il s’agisse de recruter des bénévoles dans les communautés pour soutenir le personnel de la santé, de sensibiliser et d’informer les communautés isolées ou de fournir des solutions pour préserver la chaîne du froid, divers partenaires travaillent ensemble pour veiller à ce que les enfants soient protégés contre les maladies.
Examinons la situation.
Au Cambodge, la pandémie de COVID-19 s’est avérée une source d’innovation dans le domaine de la vaccination des enfants
Par une journée caniculaire de juin 2022, trois générations de femmes appartenant à la même famille se sont rendues près d’une petite épicerie rurale où une équipe de vaccinateurs avait temporairement installé un guichet unique de protection contre les maladies.
À l’ombre d’un arbre, la toute petite Satha a été vaccinée contre la rougeole et la rubéole. Sa mère, Pum Sony, et sa grand-mère, Krak Nhuong, ont quant à elles reçu des vaccins de rappel pour les protéger contre la COVID-19.
Ce service de vaccination organisé en face d’un magasin était, pour la mère et la grand-mère, un signe de progrès au Mondulkiri, une région reculée du nord-est du Cambodge, où vit la communauté autochtone des Bunongs.
« Nous sommes davantage renseignés sur tous les vaccins, et ils sont administrés ici même, dans notre communauté, précise Madame Sony. Auparavant, nous devions parcourir 15 kilomètres de chemins de terre pour obtenir un vaccin dans un centre de santé. »
Le gouvernement cambodgien, appuyé par des partenaires comme l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la santé, a lancé une campagne intensive de communication et de réforme des comportements sociaux dans le but de vacciner l’ensemble de la population adulte contre la COVID-19. Cette réponse à la pandémie a inspiré de nombreuses innovations en matière de communication, de technologie et de changement de comportement social, qui sont actuellement intégrées au programme national de vaccination des enfants.
En Équateur, des bénévoles veillent à la vaccination des enfants
Dans le cadre de l’un des programmes de mobilisation communautaire les plus réussis en Équateur, des bénévoles soutenus par l’UNICEF ont permis de vacciner 8 200 enfants de moins de cinq ans contre des maladies mortelles. Ce programme de surveillance épidémiologique communautaire offre une formation aux leaders de la communauté pour qu’ils puissent agir en tant qu’observateurs sur leur territoire.
Haïti : Des solutions d’énergie solaire permettent de garder les vaccins au frais
Haïti : Des solutions d’énergie solaire permettent de garder les vaccins au frais
Chaque fois que le petit Jamesly, âgé de six mois, a besoin d’un vaccin, sa mère Rosemirlande parcourt les six kilomètres qui séparent son village du Centre de santé Sacré-Cœur.
Lors d’une visite, cette commerçante de 27 ans a patiemment pris place dans la salle d’attente, à l’instar d’une vingtaine de mères et de soignants qui tenaient eux aussi des enfants sur leurs genoux. Tous attendaient avec impatience les vaccins essentiels qui protégeront leur enfant contre la diphtérie, la diarrhée, la tuberculose et la pneumonie.
Pour Rosemirlande, les efforts et l’attente en valaient la peine.
« Si une mère aime son enfant, elle doit le faire vacciner », a-t-elle affirmé.
Rosemirlande peut traduire son amour en gestes concrets grâce, notamment, au système de réfrigération solaire financé par l’UNICEF permettant au Centre de santé Sacré-Cœur, dans le département du Sud, de remédier aux habituelles pannes d’électricité.
Depuis quelques années, l’UNICEF et le ministère haïtien de la Santé publique et de la Population ont investi dans l’énergie solaire pour équiper les centres de santé. Dans ce pays tropical, la réfrigération est essentielle pour conserver les produits de santé périssables, en particulier les vaccins.
Malgré la détérioration de la couverture vaccinale due à la pandémie de COVID-19, le département du Sud a réussi à protéger 88 % des enfants à l’aide du vaccin Pentavalent 3.
Les infirmières « visiteuses » du Nicaragua veillent à ce que la communauté soit vaccinée et protégée contre les maladies mortelles
Dans une communauté isolée et pauvre de la région autonome de la côte nord des Caraïbes, où les maisons construites sur piliers protègent les habitants d’un climat souvent accablant, les infirmières chargées de faire des visites constituent un lien vital entre la communauté autochtone et la vaccination.
« Les enfants reçoivent les vaccins de routine en fonction de leur emploi du temps, de leur taille et de leur poids, explique Reynilda Cramer, l’une des infirmières qui visitent régulièrement Madame Mena et sa fille Rihana. Nous mesurons la taille des enfants et nous leur administrons un vermifuge et des vitamines, le cas échéant. Si un autre membre de la famille souffre de problèmes de santé, nous nous occupons de cette personne également. »
Mme Cramer et ses collègues font partie du Réseau de santé communautaire, un programme national soutenu par l’UNICEF en collaboration avec le ministère de la Santé du Nicaragua. Les infirmières déléguées sont des bénévoles élues lors de réunions communautaires. Elles sont formées par le ministère de la Santé pour fournir des soins de santé de routine, y compris la vaccination. Elles sont à l’avant-garde d’un effort visant à apporter des services aux zones les plus éloignées du Nicaragua.
Influence sociale au Kirghizistan : Les chefs religieux, les bénévoles et le personnel de santé insufflent la confiance dans les vaccins en zones rurales
L’incompréhension et le manque de confiance dans la vaccination sont des sujets de préoccupation au Kirghizistan, où le Centre d’immunoprophylaxie de la République a reçu un nombre croissant de signalements de refus de vaccination depuis 2016. En effet, plus de 10 000 refus ont été recensés en 2021.
Pour lutter contre le taux de refus de vaccination, le Centre de promotion de la santé et de communication de masse de la République du Kirghizistan, appuyé par l’UNICEF et Gavi, l’Alliance du Vaccin, a entrepris en 2019 de renforcer la confiance vis-à-vis des vaccins et d’accroître la couverture vaccinale dans l’ensemble du pays. L’initiative visait avant tout à équiper les comités de santé villageois bénévoles afin qu’ils puissent coordonner leurs activités avec celles des parents, des soignants, des professionnels de la santé et des chefs religieux.
Au Yémen, une vaccinatrice et une sage-femme parcourent les rues pour prévenir les maladies et protéger les enfants
En tant que responsable de la vaccination au Centre de santé du district de Dar Sa’ad à Aden, au Yémen, Ghada sillonne également les rues à la rencontre des enfants susceptibles de ne pas être vaccinés contre des maladies évitables. En juin, par exemple, Ghada a participé à la lutte contre une épidémie de rougeole au Yémen. La campagne d’immunisation a permis de vacciner plus de 1,2 million d’enfants âgés de six à huit mois contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.
« Notre travail consiste essentiellement à sauver la vie des gens et à réduire les souffrances des femmes et des enfants, déclare Ghada. Cela représente pour moi l’indicateur de réussite le plus marquant de ma vie professionnelle et personnelle. »
Au Yémen, Ghada fait partie d’un corps de femmes dont le travail consiste à servir de première ligne de défense contre les maladies évitables par la vaccination. Ce sont elles qui constituent l’épine dorsale des soins de santé au Yémen, un pays qui compte plus de 4 500 établissements de santé.