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Auteur invité
16 août, 2018
Par Sophie Chavanel, chef de la communication pour UNICEF en Côte d’Ivoire.
ABIDJAN, Côte d’Ivoire – Je m’appelle Sophie Chavanel et je suis la chef de la communication pour UNICEF en Côte d'Ivoire. Je suis originaire de la ville de Québec ai j’ai vécu une bonne partie de ma vie à Montréal et Gatineau, mais aussi à Paris, Jakarta et Port-au-Prince. Ancienne journaliste à Radio-Canada et porte-parole pour la Croix-Rouge, j’ai maintenant pour responsabilité de protéger les droits de chaque enfant de la Côte d'Ivoire, surtout les plus vulnérables et les plus marginalisés. Je suis aussi maman d’une magnifique petite fille de cinq ans. Ce qui me motive tous les jours dans mon travail c'est de donner une voix à chaque enfant, où qu'il soit, d’où qu’il vienne, quel que soit son genre, sa religion ou sa race.
Tous les jours, je travaille avec mes collègues, qui travaillent dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’hygiène, de l’inclusion sociale et de la protection des enfants contre la violence et l’exploitation, enfin d’offrir aux filles et aux garçons de ce pays un bon départ dans la vie et aient une vie meilleure. Depuis mon arrivée en Côte d’Ivoire, j’ai rencontré beaucoup d’enfants qui ont tous leur histoire, parfois heureuse, parfois très triste, parfois extrêmement difficile à entendre pour mon cœur de maman.
L’histoire d’Issiaka, âgé de 11 ans
J’ai rencontré des enfants comme Issiaka, 11 ans. Issiaka esst retourné à l'école après deux ans d’arrêt durant lesquels il a travaillé, poussant une brouette pour les commerçantes au marché local de San Pédro dans le Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire pour gagner 1500 CFA par jour, soit environ 3$ canadiens. Son père, un fermier dans un champ de cacao l’avait retiré de l'école, parce qu’il n’avait plus les moyens de payer en raison de la baisse du prix du cacao. Mais après avoir rencontré un travailleur social soutenu par l’UNICEF qui l’a ensuite mis en contact avec une coopérative de fermiers, le papa de Issiaka a trouvé une façon de s’organiser avec d’autres fermiers, ce qui lui a permis d’envoyer de nouveau Issiaka à l’école.
L’histoire de Moussa, âgé de 9 ans
Une autre histoire qui m’a marquée est celle de Moussa, neuf ans, qui rêve de devenir photographe. Pourtant, son parcours n'a pas été facile. Moussa a fui la maison et il a été retrouvé seul errant sur une plage. Un villageois l’a accompagné auprès des services sociaux qui, soutenus par l’UNICEF, sont venus en aide à Moussa. Moussa a eu de la chance et s’en est bien tiré, mais chaque année en Côte d'Ivoire, trop d'enfants sont victimes de mauvais traitements ou sont abandonnés.
L’histoire de deux filles qui vont changer le monde
Chaque année, le 20 novembre, l’UNICEF célèbre la journée mondiale de l’enfance en aidant les enfants à prendre la parole et à faire entendre aux grands ce qu’ils ont à dire. Lors de cette journée, les enfants prennent le contrôle des médias, des sports, des arts, des gouvernements et font entendre leur voix. L’an dernier, j’ai sillonné Abidjan avec ces deux petites filles. Âgées de 6 et 9 ans, elles avaient plus de courage et de candeur que nous tous réunis. Elles se sont adressées aux Nations Unies et au gouvernement; elles ont pris le contrôle de la radio et d’écoles; elles ont rassemblé les étudiants d’université ; et elles ont rappelé au monde qu’elles existaient et que leur voix comptait. Ces petites activistes ont fait bouger les choses. Comme elles, après cette journée, j’étais épuisée mais si fière de ce qu’elles avaient accompli et remplie d’espoir pour leur avenir.
Young talent in Côte d'Ivoire
Depuis que je suis arrivée en Côte d’Ivoire, une des choses qui m’a les plus marquée c’est le dynamisme de la jeunesse. En Côte d’Ivoire, 75% de la population a moins de 25 ans. C’est selon moi la plus grande richesse du pays. Et j’ai la chance de travailler avec des jeunes talentueux et plein d’énergie qui a réussi en très peu de temps à créer un mouvement de jeunes qui mènent des actions pour un changement positif dans leur communauté.
U-Report est une plateforme développée par l’UNICEF et qui a été lancée en Côte d’Ivoire en janvier 2017, afin de permettre aux jeunes d’exprimer leurs points de vue sur les enjeux sociaux auxquels ils sont confrontés, de proposer des solutions et d’encourager un changement positif dans leur communauté. Les U-Reporters, les utilisatrices et utilisateurs d’U-Report, peuvent partager, recevoir et fournir une rétroaction sur les contenus qui leur importent, tels que des sondages et des enquêtes.
Pour chaque enfant, une voix.