Protection des enfants contre les mines individuelles non explosées en Libye
L’UNICEF croit fermement au droit de l’enfant à être protégé contre la violence, l’exploitation et les mauvais traitements. Pourtant, des millions d’enfants partout dans le monde, dont beaucoup vivent dans des zones de conflits, continuent d’être tous les jours en danger. Dans le cadre de sa stratégie pour la protection de l’enfant, l’UNICEF maintient une présence permanente dans pratiquement chaque pays et œuvre en collaboration avec les gouvernements, les communautés touchées et les enfants dont la vie et le bien-être sont menacés en raison des conflits. Les ateliers éducatifs qui fournissent aux enfants en Libye les outils leur permettant de repérer les munitions non explosées ne sont qu’un des moyens grâce auxquels l’UNICEF aide les communautés en zones de conflits, afin qu’elles puissent commencer le processus de guérison, de reconstruction et de renouveau.
À Misrata, en Lybie, les terrains de jeu des enfants peuvent représenter des endroits dangereux. Ayman et Mamud jouaient près de chez eux lorsque Ayman a repéré quelque chose qui ressemblait à un morceau d’éclat d’obus. Sous les yeux horrifiés de tous, l’obus a explosé quand il l’a ramassé pour le montrer à sa famille. Ayman, alors âgé de 14 ans, a perdu les deux mains. Tragiquement, des histoires comme celle d’Ayman ne sont pas rares à Misrata, une région dangereuse dans laquelle des frappes aériennes contre des dépôts de munitions ont déversé des bombes non explosées dans les zones habitées. Un bilan fait état de douzaines de victimes chez les civils.
Des enfants comme Ayman courent un plus grand risque d’accident en lien avec l’explosion de bombes en grappes ou de mines individuelles parce qu’ils sont naturellement curieux et beaucoup plus enclins à toucher un objet qu’un adulte qui, lui, prendrait plus de précaution avant de toucher. Ce qui rend la situation encore plus préoccupante, c’est que les enfants sont bel et bien mis en garde contre les engins dissimulés dans leurs espaces de jeux, mais la plupart ne savent pas vraiment à quoi ressemblent ces munitions.
L’UNICEF travaille en collaboration avec les communautés locales pour s’attaquer au problème par l’entremise d’ateliers éducatifs destinés à aider les enfants et leurs parents à apprendre à reconnaître les munitions non explosées. Les ateliers sont animés par des bénévoles de la communauté; l’UNICEF et ses partenaires fournissent le soutien technique nécessaire.
Chaque atelier réunissant près de 300 enfants, il fallait rendre ce sujet effrayant le plus ludique possible à l’aide de jeux et d’activités artistiques. Les enfants travaillent en groupes et étudient des cartes à mémoriser, copient et colorient soigneusement les images de munitions non explosées, et ce, tout en se faisant des amis et en jouant à des jeux de mémoire. Après avoir appris comment détecter et reconnaître les bombes abandonnées sur les terrains, le défi suivant consiste à revenir chez eux en tant que « conseillers » pour transmettre leurs connaissances aux autres familles.
Outre la mise en œuvre d’ateliers destinés aux enfants, de nombreux organismes des Nations Unies, des organisations non gouvernementales et des partenaires locaux œuvrent de concert au sein de la Joint Mine Action Coordination Team (Équipe de coordination de l’action commune contre les mines) afin d’apprendre davantage aux communautés la façon de reconnaître et d’éviter les zones dangereuses de leur région. À Misrata, Handicap International, le partenaire de l’UNICEF pour la mise en œuvre de l’initiative, distribue des dépliants et pose des affiches mettant en garde contre les restes explosifs de guerre et les dangers qu’ils représentent.
Pour l’UNICEF, les enfants constituent notre avenir, c’est une certitude au cœur de toutes nos initiatives. Par notre engagement à soutenir des programmes tels que les ateliers sur les munitions non explosées en Libye, nous sensibilisons les communautés au fait que les mines individuelles ne tuent pas seulement des soldats, mais font aussi des victimes chez les civils les plus innocents et vulnérables – les enfants comme Ayman.