Le nombre de personnes réfugiées et de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays à l’échelle de la planète a atteint des proportions sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. La communauté mondiale est témoin de la perte d’une génération entière. Des millions d’enfants et d’adolescents passent leur vie entière en tant que personnes déplacées, sans perspectives d’avenir positives, vivant dans des régions en proie à des conflits, à des catastrophes naturelles et à des urgences humanitaires. Il faut agir maintenant!
Le premier ministre du Canada a récemment annoncé qu’investir dans l’éducation des filles vivant en situations de crise est essentiel pour obtenir l’égalité des sexes et que cet enjeu constituera l’une de ses priorités lors du sommet du G7, cet été. C’est l’occasion pour nous de défendre le droit à l’éducation, un droit que possèdent toutes les filles en situations d’urgence, et de soutenir l’égalité des sexes à l’échelle mondiale.
Vous aussi, vous pouvez contribuer à améliorer la vie des filles lors de situations de crise, partout dans le monde. Signez la petition maintenant, et demandez aux leaders du G7 de faire de l’éducation des filles lors de situations de crise une priorité.
Dans le cadre du sommet du G7, une Déclaration pour l’éducation et l’autonomisation des filles vivant en situations d’urgence, soutenue par des investissements financiers concrets, pourrait changer la vie de millions de filles qui sont actuellement déscolarisées en raison de conflits et de crises.
Qu’est-ce que le Sommet du G7 et en quoi s’agit-il d’une opportunité pour l’éducation et l’autonomisation des filles lors de situations de crise.
Le G7 est un groupe informel rassemblant sept des plus grandes économies du monde, soit le Canada, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Japon, et l’Italie. Au cours des 40 dernières années, les efforts du G7 ont permis la réalisation de progrès significatifs relativement à de grands enjeux comme les changements climatiques et l’égalité des sexes.
En 2018, le Canada assurera la présidence du Sommet du G7, qui aura lieu en juin à Charlevoix, au Québec. Il s’agira du 44e Sommet. Cet événement offrira une occasion unique au Canada d’attirer l’attention du monde entier sur l’un des enjeux les plus négligés, et pourtant d’une importance cruciale, auquel la prochaine génération devra faire face. Nous exhortons le Canada à montrer la voie.
En temps de crise, l’éducation peut fournir aux enfants les compétences et les connaissances dont ils ont besoin pour survivre aux épreuves, soutenir leur famille et reconstruire leur avenir.
En 2015 seulement, près de 50 millions d’enfants ont été déracinés de leur foyer, entraînant la déscolarisation d’un nombre sans précédent d’enfants et de jeunes.
Sans éducation, les enfants peuvent être relégués en marge de la société. Le mécontentement engendré par cette perte de potentiel peut représenter un risque pour les communautés et les économies. Actuellement, 75 millions d’enfants et de jeunes vivent dans des pays en proie à des guerres et à la violence, et ont besoin d’aide en matière d’éducation. Lorsqu’un conflit éclate ou qu’une catastrophe survient, l’éducation est souvent le premier service à être suspendu et le dernier à être remis sur pied.
Les crises ont des incidences disproportionnées sur les filles
Les filles sont presque deux fois et demie plus susceptibles que les garçons d’être déscolarisées si elles vivent dans un pays touché par un conflit, et les jeunes femmes sont près de 90 % plus susceptibles d’interrompre leurs études secondaires que les jeunes hommes, et ce, même dans des pays plus stables. Les filles déscolarisées sont plus à risque en ce qui concerne la traite d’êtres humains, les mariages précoces ou forcés, les grossesses précoces et la violence envers les femmes.
L’éducation et l’autonomisation des filles coincées au cœur de situations de crise : un premier pas dans la bonne direction
L’éducation peut aider à rompre le cycle engendré par la violence et les conflits, à redéfinir les normes sexospécifiques et à favoriser la tolérance et la réconciliation. Il s’agit d’un moyen fondamental pour aider les enfants et les jeunes à contribuer à l’édification de la paix et à bâtir des sociétés faisant la promotion de l’égalité des sexes et favorisant une meilleure prospérité pour tous.
Parce que l’autonomisation des femmes commence très tôt, donnons aux filles la chance d’avoir accès à une éducation de qualité qui favorise l’inclusion et les progrès sur le plan de l’égalité des sexes.
Le Canada est invité à prendre l’initiative. Nous ne pouvons pas laisser passer cette occasion de mettre de l’avant des solutions significatives pour améliorer la vie des enfants en situation de crise à l’échelle mondiale.
Vous aussi, vous pouvez contribuer à améliorer la vie des filles lors de situations de crise, partout dans le monde. Signez la petition maintenant, et demandez aux leaders du G7 de faire de l’éducation des filles lors de situations de crise une priorité.
Présidence canadienne du G7 en 2018
Le gouvernement du Canada a décidé de mettre l’accent sur cinq thèmes différents :
- investir dans la croissance économique qui profite à tout le monde;
- se préparer aux emplois de l’avenir;
- promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes;
- travailler ensemble à l’égard des changements climatiques, des océans et de l’énergie propre; et
- construire un monde plus pacifique et plus sûr.
Ce que représentent les thèmes du G7 pour l’UNICEF, et notre façon de travailler pour promouvoir les droits de l’enfant et l’accès des filles à une éducation
1. Investir dans la croissance économique qui profite à tout le monde
Pour chaque enfant, l’accès à l’éducation
Pour favoriser un développement économique inclusif, des mesures spécifiques visant les enfants et les jeunes doivent être mises en place. L’accès à une éducation de qualité pour les plus marginalisés, comme les filles, et un meilleur accès à un travail décent et à des moyens de subsistance pour les jeunes peuvent aider à mettre fin aux cycles intergénérationnels de la pauvreté au sein des familles, des communautés et des sociétés.
À cette fin, le Canada devrait adopter une approche transformatrice et équitable pour venir en aide aux apprenants les plus vulnérables et les plus marginalisés, notamment les adolescentes, les jeunes autochtones, les enfants qui travaillent, ainsi que les jeunes personnes réfugiées et migrantes.
APPORTER UNE AIDE DANS LES COINS LES PLUS RECULÉS DU MONDE
En Afghanistan, bon nombre de filles ont le désir d’apprendre, mais l’accès limité à des établissements d’éducation de qualité, les difficultés à poursuivre leur scolarité, une mauvaise alimentation et les croyances courantes sur les rôles des filles dans la société peuvent constituer des obstacles à leur éducation. L’UNICEF participe à la création d’espaces communautaires pour l’enseignement dans des villages reculés. Ces classes aident environ 81 000 filles à apprendre et, lorsque c’est possible, à faciliter la transition vers des établissements scolaires reconnus. Lisez l’histoire de Belqees qui habite dans un village reculé de la province de Daykundi, en Afghanistan.
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2. Se préparer aux emplois de l’avenir
Pour chaque enfant, une chance de s’épanouir
Trop de femmes et de filles à l’échelle mondiale sont freinées par un accès limité à des programmes d’enseignement, de formation et de développement professionnel. L’autonomisation des femmes et des filles grâce à l’acquisition des compétences nécessaires pour réussir sur le marché du travail peut contribuer à lever les obstacles liés aux inégalités entre les sexes et à créer une nouvelle génération de filles qui seront en mesure d’obtenir davantage de pouvoir sur le plan social, politique et économique, ce qui sera bénéfique pour leur famille, leur communauté et leur pays.
À cette fin, le Canada devrait montrer la voie sur la scène internationale en appuyant les filles, plus particulièrement les plus vulnérables et les plus marginalisées, à s’orienter vers les sciences, les technologies, le génie et les mathématiques, ainsi que vers d’autres secteurs axés sur le savoir, de sorte qu’elles puissent contribuer davantage aux nouvelles possibilités d’emploi et en bénéficier.
DÉVELOPPER LES COMPÉTENCES DES FILLES POUR LE 21E SIÈCLE
En Afrique du Sud, les filles sont particulièrement désavantagées en ce qui concerne les métiers techniques. Elles ne sont pas souvent encouragées à étudier ou à avoir de bons résultats dans des disciplines traditionnellement dominées par les hommes, comme les mathématiques, les sciences et la technologie. Cela compromet leur avenir professionnel et les confine à des emplois moins bien rémunérés. Le ministère de l’Éducation de l’Afrique du Sud, en collaboration avec l’UNICEF et le secteur privé, a lancé le programme de mentorat TechnoGirl en 2005. Cette initiative vise à aider les filles à faire des choix professionnels éclairés et les encourage à s’orienter vers les sciences, la technologie et le génie. Depuis 2005, plus de 10 000 filles ont participé à ce programme. Apprenez-en davantage (en anglais).
Apprenez-en davantage (en anglais)
3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
Pour chaque enfant, des possibilités
Étant donné que les structures du pouvoir qui forment les sociétés partout dans le monde privilégient souvent les garçons et les hommes, promouvoir l’égalité des sexes exige de s’attaquer aux désavantages et aux obstacles touchant les filles et les femmes, notamment, la pauvreté, les normes et les attitudes sociales, les politiques publiques, la violence physique et sexuelle, le travail des enfants, le mariage d’enfants, et l’absence d’installations sanitaires appropriées pour les filles lorsqu’elles ont leurs règles. De plus, l’inégalité entre les sexes s’étend aux relations personnelles, familiales et sociales et aux institutions, et touche non seulement les femmes et les filles, mais également les hommes et les garçons. Faire des progrès dans ce domaine requiert la participation de toutes et de tous pour arriver à un monde de justice et d’égalité.
L’éducation des filles est l’une des stratégies les plus efficaces pour lutter contre des problèmes comme le mariage d’enfants, réduire le taux de mortalité maternelle et améliorer la survie des enfants. L’éducation est également le point d’entrée pour travailler avec les filles et les garçons en vue de vaincre les préjugés sexistes néfastes.
À cette fin, le Canada devrait investir davantage dans l’éducation de manière à ce que tous les enfants, plus particulièrement les filles, bénéficient d’une éducation de qualité, incluant lors de situations de crise, en reconnaissant l’existence d’obstacles empêchant les filles d’avoir accès à une éducation et en s’engageant à lutter contre ce problème. Les filles devaient être habilitées à participer aux décisions qui touchent leur vie. Dans le cadre de ces efforts, le Canada devrait appuyer des initiatives innovantes en matière d’égalité des sexes qui visent à faire des hommes et des garçons des acteurs de changement et des bénéficiaires.
ÉLIMINER LES OBSTACLES ET SENSIBILISER LES GARÇONS ET LES FILLES AUX QUESTIONS LIÉES À L’HYGIÈNE MENSTRUELLE
En Zambie, comme dans bon nombre de pays à revenu faible ou intermédiaire, les filles qui ont leurs règles font face à de nombreux défis, comme la stigmatisation et les tabous de nature culturelle, le manque de compréhension des menstruations, l’absence de soutien social, un accès limité à des produits d’hygiène menstruelle sécuritaires et abordables et l’absence d’installations sanitaires et d’hygiène adaptées aux femmes. Il a été démontré que la gestion de l’hygiène menstruelle peut avoir une incidence sur la fréquentation scolaire des adolescentes. En 2016, l’UNICEF a déployé des efforts pour s’attaquer aux obstacles empêchant les filles de poursuivre leurs études à l’adolescence en enseignant aux filles comme gérer leur hygiène menstruelle dans 14 pays, dont la Zambie. En 2016 seulement, des programmes de formation ont été mis en œuvre dans 14 écoles sur les pratiques de base liées à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène (WASH) et à la gestion de l’hygiène menstruelle.
Apprenez-en davantage sur le programme WASH dans les écoles pour les filles (en…
4. Travailler ensemble à l’égard des changements climatiques, des océans et de l’énergie propre
Pour chaque enfant, le droit de vivre dans un environnement sécuritaire et propre
Les enfants sont touchés de manière disproportionnée par les effets des changements climatiques, et les filles sont encore plus affectées en raison de barrières sociales, économiques et politiques supplémentaires. La mobilisation de fonds pour l’adaptation aux changements climatiques et l’investissement dans l’atténuation des risques de catastrophes, grâce à la mise en place de programmes axés sur des actions de prévention, de préparation et de redressement, sont essentiels pour faire en sorte que les enfants et les communautés soient mieux outillés pour faire face aux effets des changements climatiques et pour devenir plus résilients.
À cette fin, le Canada devrait appuyer l’élaboration et l’intégration de questions liées aux changements climatiques et au développement durable dans les programmes d’éducation destinés à l’aide internationale du Canada, ainsi que les ressources nécessaires.
RENFORCER LA RÉSILIENCE CHEZ LES ENFANTS
À Cuba, des étudiantes apprennent les notions de prévention, de préparation et de réhabilitation en cas de catastrophes, de sorte qu’ils puissent réagir adéquatement lorsqu’un désastre se produit. En collaboration avec le ministère de l’Éducation, l’UNICEF travaille depuis trois ans avec les communautés des provinces de l’Est et du Centre qui sont particulièrement vulnérables à ces catastrophes. Depuis le lancement du programme, plus de 14 000 enfants et adolescents provenant de 128 écoles y ont participé pour renforcer leur capacité à faire face aux catastrophes.
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5. Construire un monde plus pacifique et plus sûr
Pour chaque enfant, la paix
L’éducation apporte aux enfants les compétences dont ils ont besoin pour réussir à l’école et dans la vie. Grâce à une éducation de qualité, les enfants sont en mesure de développer la capacité de communiquer entre eux, de partager et de trouver leurs propres solutions. Dans des situations de conflit, l’éducation donne aux enfants les habiletés et les compétences pour répondre à leurs besoins, se protéger et espérer un meilleur avenir. Les enfants deviennent des acteurs du changement social qui pourront exercer une influence et faire preuve d’initiative en matière de résolution de problèmes sans recourir à la violence au sein de leur communauté.
À cette fin, le Canada devrait adopter une approche de consolidation de la paix respectant l’égalité entre les sexes en matière d’éducation axée sur le leadership et la participation des jeunes. Pareille approche comprend l’élaboration, la promotion et la mise en œuvre d’un programme adapté aux situations de conflit et des méthodes d’enseignement qui favorisent l’inclusion et la cohésion sociale.
APPRENDRE POUR LA PAIX
Le Programme de l’UNICEF pour la consolidation de la paix, l’éducation et le plaidoyer (PBEA), aussi connu sous le nom « Apprendre pour la paix », est une initiative unique visant à établir un pont entre l’éducation et la consolidation de la paix en s’efforçant de créer un lien entre diverses communautés et divers programmes afin d’instaurer une paix durable. Cette initiative permet également de donner une voix aux femmes et aux filles en les incluant dans les processus de consultation et en s’assurant d’une représentation égalitaire au sein des projets de réformation de l’éducation et du personnel enseignant. À l’échelle mondiale, 14 pays ont participé au programme. Dans l’État de Palestine, le programme PBEA a collaboré avec plus de 24 000 enseignantes et enseignants, spécialistes de la petite enfance, adolescents, mères et proches aidants et plus de 1 300 écoles.
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UNICEF Canada, en collaboration avec des organisations de la société civile mondiales, exhorte le Canada de faire, à l’occasion du Sommet du G7, une Déclaration soulignant l’importance de l’éducation et l’autonomisation des filles lors de situations de crise. Nous croyons que pareille déclaration contribuera à attirer davantage l’attention des acteurs politiques et à mobiliser des ressources plus que nécessaires pour faire évoluer la question de l’éducation, qui est négligée, mais pourtant cruciale, pour les enfants vivant dans des pays touchés par des crises, et particulièrement pour les filles.
Agissez maintenant pour soutenir l’éducation des filles lors de situations de crise.