Par Emily Bamford, responsable du programme WASH (eau, assainissement et hygiène) de l’UNICEF
En République démocratique du Congo, le programme Villages et écoles en santé est une initiative gouvernementale visant à améliorer les conditions de santé des personnes se trouvant dans les régions les plus démunies et reculées du pays. Actuellement dans sa deuxième phase (2013-2017), le programme est techniquement et financièrement soutenu par l’UNICEF et des partenaires, comme UKAid, USAID et les comités nationaux allemand et belge. Pendant la première phase (de 2008 à 2012), le programme a permis de venir en aide à plus de 2,6 millions de personnes. La deuxième phase visera 6 000 autres villages comptant plus de quatre millions de personnes, et 1 250 écoles accueillant plus de 500 000 élèves. En 2015, 4 600 villages comptant 3,3 millions de personnes, et 1 340 écoles accueillant 560 000 élèves ont été déclarés en bonne santé.
Novembre 2014, Bandundu — Le village de Ngaliema est situé dans la province de Bandundu, à quelque 300 kilomètres de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo.
L’année dernière, la communauté a demandé au ministère de la Santé de participer au programme Villages en santé, qui est actuellement soutenu par l’UNICEF dans plus de 4 000 collectivités du pays.
« Nous voulions prendre part à cette initiative, car nous avons de la difficulté à obtenir de l’eau. En 2013, le personnel de la zone sanitaire est venu nous parler, et nous avons toutes et tous assisté à des démonstrations qui nous ont permis de constater à quel point l’eau contaminée et l’absence de toilettes nuisaient à la santé de notre communauté », explique Munsie Tampo, le chef du village âgé de 75 ans.
« Avant l’arrivée à Ngaliema de l’initiative Villages en santé, nous puisions de l’eau dans la rivière et allions aux toilettes dans la forêt, ce qui contaminait l’eau. Cela signifiait aussi que les femmes étaient en danger; il y a beaucoup de serpents dans la forêt, surtout la nuit, et cet endroit peut s’avérer assez terrifiant », explique Angélique, la femme de Munsie.
Après les démonstrations du personnel de la zone sanitaire, les familles se sont mises à construire leurs propres toilettes et lavabos. Les installations sont maintenant presque terminées, et la communauté s’apprête à être certifiée Village en santé. Il ne lui reste plus qu’à avoir accès à de l’eau potable.
Aujourd’hui, un groupe de dix foreurs est arrivé au village pour entreprendre le forage manuel d’un puits. L’équipe utilisera une technique connue sous le nom de jet rotatif, qui consiste à propulser de l’eau à très grande vitesse afin de percer le sol. C’est un travail ardu, surtout lorsque la température est supérieure à 30 degrés, mais les foreurs sont des spécialistes capables d’atteindre l’eau en six heures de forage.
Il s’agit d’un grand événement pour la communauté, et les familles sont visiblement enthousiasmées à la perspective d’avoir de l’eau potable. Tout le monde apporte son aide autant que possible, y compris les enfants qui s’empressent d’aller puiser de l’eau dans un ruisseau non loin afin d’alimenter la puissante machinerie de forage.
« Vous savez, j’ai rêvé que de l’eau potable arrivait jusqu’à notre village. C’est une chose que nous souhaitons depuis si longtemps. Aujourd’hui, ce rêve est devenu une réalité. C’est une journée de fierté pour tous ceux et celles qui vivent à Ngaliema », affirme le chef Munsie.