En tant que personne qui participe ou suit de près notre parcours de deux ans visant à étudier la possibilité d’un observatoire pour les enfants au Canada, nous sommes heureux de vous faire part des principaux développements et de vous inviter à poursuivre votre collaboration. Un plan stratégique prend forme, et nous vous en parlerons davantage sous peu.
Côté données
Bilan Innocenti 13 de l’UNICEF
Le nouveau Bilan Innocenti de l’UNICEF, intitulé L’équité pour les enfants, présente l’indice des inégalités entre les enfants de l’UNICEF afin de mesurer l’importance des écarts en matière d’inégalité du bien-être chez l’enfant dans les pays riches. Classé 26e sur 35 pays, le Canada est l’une des sociétés les plus inégales pour les enfants et les jeunes. L’indice des inégalités entre les enfants mesure la distribution des résultats de chaque indicateur. L’écart entre la position médiane et le bas de l’échelle de distribution indique le degré d’inégalité. L’UNICEF a créé cette approche afin de mesurer les inégalités, et nous croyons que toute organisation qui surveille les résultats fondés sur des moyennes démographiques peut aussi l’utiliser. En mesurant les écarts, nous pouvons déterminer jusqu’à quel point ceux et celles privés des avantages de nos politiques et services tirent de l’arrière, puis remédier à la situation en les incluant.
L’indice des inégalités entre les enfants, basé sur les écarts dans les résultats, explique le rendement du Canada dans l’indice de bien-être chez l’enfant de l’UNICEF fondé sur les résultats moyens (dans le Bilan Innocenti 11 de l’UNICEF). Les pays qui présentent des inégalités plus marquées dans les résultats relatifs au bien-être chez l’enfant ont en effet tendance à avoir des résultats globaux inférieurs. Dans ces pays, moins d’enfants réussissent aussi bien que dans les nations les mieux cotées et plus égales. Il s’agit là d’une nouvelle perspective importante, et non la moindre, puisque la position médiane persistante du Canada dans l’indice de bien-être chez l’enfant a été le point de départ de notre parcours visant à étudier la possibilité d’établir un observatoire. Nous savons maintenant que notre défi concerne non seulement le bien-être chez l’enfant constamment médiocre, mais aussi les inégalités persistantes en matière de bien-être. Il est désormais d’autant plus clair que, pour améliorer le bien-être chez l’enfant dans tous les indicateurs, nous devons réduire les écarts en matière d’inégalité.
La perception qu’ont les enfants de leur bien-être est-elle un signe avant-coureur des inégalités? Les données présentées dans le Bilan Innocenti 13 nous incitent à porter attention à comment les enfants qualifient leur propre bien-être, lequel a connu la plus forte baisse parmi les indicateurs que nous avons mesurés. Bien que le taux de pauvreté chez les enfants n’ait pas changé, les inégalités sociales et en matière de revenu ont augmenté et semblent expliquer cette tendance générale dans la façon dont les enfants perçoivent leur propre bien-être. Les crises au sein des communautés des Premières Nations soulignent à quel point les enfants portent le poids des inégalités.
Notre document d’accompagnement, intitulé L’équité pour les enfants : le défi du Canada, explore les causes profondes des inégalités au Canada et montre que nous pouvons réduire ces écarts.
Pour lire et partager le rapport intégral, veuillez visiter le www.unicef.ca/bi13.
Voyez l’article de la spécialiste de la parentalité, Alyson Schafer, sur le Bilan Innocenti 13 de l’UNICEF.
« C’est l’écart entre les nantis et les démunis qui érode le bonheur. Plus l’écart est marqué, plus la détresse est importante. Et l’écart augmente au Canada. »
Alyson Schafer, blogue du Huffington Post, le 16 mai 2016
Qui peut le mieux expliquer le Bilan Innocenti 13 de l’UNICEF sinon les enfants et les jeunes? Nous avons travaillé en collaboration avec la Commission des étudiantes et étudiants du Canada afin de discuter du rapport avec un groupe de jeunes, et nous avons organisé une table ronde pour qu’ils puissent parler de leurs points de vue avec la secrétaire parlementaire de la ministre de la Santé, Kamal Khera. Voyez ce qu’ils ont dit lors du lancement du rapport, le 18 avril.
« Les adultes doivent permettre aux jeunes de faire leurs propres choix et de choisir leur propre voie. Ils doivent les aider à se concentrer sur leur parcours, et non sur la destination. »
Participant à la table ronde des jeunes
WorldVuze
UNICEF Canada travaille en partenariat avec WorldVuze, un site Web où les élèves de la maternelle au cégep peuvent discuter en toute sécurité de diverses questions. Notre défi Better than before (le défi Mieux qu’avant) invite les jeunes à échanger leurs points de vue sur ces questions :
- Ma vie serait améliorée ou plus agréable si…
- Sur une échelle de 1 à 10, où 1 correspond à la pire vie possible pour moi et 10 à la meilleure, j’attribuerais à ma vie la note de :
- J’ai une personne dans ma vie avec qui je peux parler de tout. (Oui/non)
- Lorsque je m’inquiète, c’est le plus souvent à propos de…
- Je pense que les adultes au Canada pourraient faire quelque chose de plus pour m’aider à vivre une vie meilleure. (Oui/non) [Inscris dans ta réponse une chose que quelqu’un pourrait faire dès maintenant pour améliorer ta vie] :
Les réponses à ces questions jettent un nouvel éclairage sur la façon dont les enfants et les jeunes canadiens définissent leur propre bien-être. Elles révèlent que les jeunes dorment trop peu, ont trop peu confiance en eux et subissent trop de pression pour réussir. Certaines de ces préoccupations sont partagées par des enfants de toutes cultures, situations familiales et conditions économiques.
Étude transnationale sur le bien-être chez les enfants et les jeunes
Un spécialiste du bien-être chez l’enfant que nous avons interrogé en Angleterre s’est dit préoccupé par le fait que, en tant que société, « nous gérons les enfants comme des projets ». L’hiver dernier, UNICEF Canada a entrepris deux projets de recherche en partenariat avec des chercheurs et chercheuses de l’Université York et de l’Institut international pour les droits et le développement de l’enfant, afin d’étudier le bien-être des jeunes à partir d’une perspective transnationale. Les équipes ont mené des entrevues et des sondages auprès de 27 sujets originaires de dix pays à revenu élevé occupant diverses positions dans l’indice de bien-être chez l’enfant de l’UNICEF (Australie, Canada, Angleterre, Allemagne, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Suède, États-Unis et Pays de Galles), afin de déterminer les facteurs pouvant expliquer les degrés variables de bien-être chez l’enfant. Des groupes de discussion ont été organisés où 15 jeunes représentant quatre pays (le Canada, l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande et la Norvège) ont été invités à réfléchir sur les facteurs qui contribuent à leur sentiment de bien-être. Les rapports finaux de ces projets de recherche seront publiés à l’automne 2016, et leurs conclusions sous-tendront les efforts futurs visant à mesurer et à comprendre le bien-être chez l’enfant. Nous planifions maintenir au cours de l’été des groupes de discussion avec des jeunes de partout au Canada, en collaboration avec la Commission des étudiantes et étudiants du Canada.
« Il est important pour les jeunes de s’épanouir en tant que jeunes, selon leur propre point de vue. Non seulement pour devenir des adultes prospères, mais aussi pour mieux comprendre ce qu’il faut pour s’épanouir en tant qu’enfant et en tant que jeune. C’est différent de ce que les adultes jugent important… Des enfants ont parlé de l’importance des animaux de compagnie pour leur bien-être, ce que personne n’avait encore pris en considération. »
Participant au projet de recherche, États-Unis
L’adolescence en nombres
En 2016, l’UNICEF a lancé un nouvel ensemble de données sur les adolescentes et adolescents sur sa plateforme de données au data.unicef.org/adolescents. Il regroupe une foule de renseignements issus des enquêtes en grappes à indicateurs multiples de l’UNICEF, le plus important recensement à l’échelle mondiale, sur diverses dimensions du bien-être à l’adolescence, y compris l’éducation, la santé et le VIH, et la protection contre la violence et l’exploitation. L’UNICEF soutient les gouvernements de pays à faible revenu et à revenu intermédiaire afin de renforcer leur capacité de suivre et de comparer la situation de leurs enfants au moyen d’enquêtes en grappes à indicateurs multiples.
Laboratoire d’innovation des Nations Unies en matière de données
La révolution des données donne lieu à une augmentation exponentielle du volume et des types de données disponibles à l’échelle mondiale. Le laboratoire d’innovation en matière de données permet aux agences des Nations Unies de participer à cette révolution en renforçant les capacités, compétences et outils d’échange de données afin d’utiliser de grandes quantités de nouvelles données pour la prise de décisions factuelles. L’UNICEF et le Programme alimentaire mondial ont facilité le premier atelier du laboratoire d’innovation des Nations Unies en matière de données au centre de réflexion technologique de la Singularity University, en Californie.
La série d’ateliers relie la famille des Nations Unies aux dirigeants, spécialistes et entrepreneurs du secteur privé qui œuvrent dans les domaines de la technologie, de la collecte de données et de l’innovation afin d’étudier de quelle façon les possibilités d’obtention de nouvelles données peuvent être exploitées pour le développement durable. De nouvelles formes de données représentent à la fois des défis et de précieuses occasions pour le travail des agences des Nations Unies. L’accès à des données plus détaillées peut nous permettre de comprendre les besoins communautaires, de renforcer nos programmes, de mieux éclairer les décisions politiques et de rester agiles sur le plan institutionnel pour suivre les progrès technologiques.
Côté créativité
Mise à l’essai de prototypes
Nous avons procédé à des essais de faisabilité sur les prototypes conçus en octobre 2015 lors de notre semaine de créativité, par exemple le robot enquêteur, le stand jeunesse et le bureau d’information culturelle. Nous avons jusqu’à présent mené 25 entrevues avec des intervenantes, intervenants et groupes d’intérêt. Le robot enquêteur et le stand jeunesse passeront à l’étape de mise à l’essai auprès d’utilisatrices et d’utilisateurs. Nous travaillerons avec des jeunes afin de construire et de faire l’essai de prototypes avancés en 2016. S’ils passent les tests d’utilisation, nous envisageons de construire des modèles viables afin d’inviter des enfants et des jeunes à exprimer leurs points de vue sur des questions qui les concernent.
Séance de conceptualisation pour le Groupe RBC
En avril 2016, UNICEF Canada et Overlap Associates ont animé une séance de conceptualisation pour le Groupe RBC. Avec plus de 35 intervenantes, intervenants et jeunes participantes et participants, nous avons examiné les difficultés auxquelles les jeunes font face lors du passage de l’adolescence à une vie d’adulte positive, incluant l’éducation supérieure, l’emploi et l’entrepreneuriat. Les participantes et participants ont dressé une liste de solutions possibles aux difficultés rencontrées par les jeunes en transition :
- créer un centre jeunesse communautaire offrant des ressources et des services d’aide à l’intention des jeunes;
- créer des espaces où prendre des risques et échouer en toute sécurité;
- offrir des emplois rémunérés intéressants pour les jeunes;
- réduire les obstacles à l’accès équitable et les idées préconçues à cet effet;
- améliorer les compétences de vie pratiques et les réseaux favorisant la réussite.
Dans l’ensemble, cela a été une occasion intéressante pour le Groupe RBC, les spécialistes et les jeunes, de même que pour les spécialistes de l’UNICEF, de s’attaquer à un nouveau problème au moyen d’une approche de pensée créative, ce qui a permis d’obtenir un aperçu collectif et a enthousiasmé les participantes, participants, intervenants et intervenantes.