Le Canada se classe au 9e rang sur 38 pays riches en ce qui concerne la mesure dans laquelle les pays donnent aux enfants un départ équitable dans la vie
TORONTO, le 30 octobre 2018 – Un nouveau rapport de l’UNICEF publié aujourd’hui évalue les degrés d’inégalité en matière d’éducation qui existent à différents cycles d’enseignement dans 38 pays riches. Selon ce qu’indiquent les résultats, le système canadien d’éducation est l’un des plus équitables parmi les pays riches. Les inégalités de revenu et leurs effets secondaires contribuent toutefois à creuser davantage l’écart en matière d’éducation chez certains enfants au Canada.
Dans le document canadien d’accompagnement du rapport mondial, intitulé Le facteur égalisateur : en quoi l’éducation crée-t-elle l’équité chez les enfants au Canada?(en anglais), l’UNICEF examine en profondeur ce qui contribue aux inégalités et de quelle façon le Canada pourrait faire mieux. L’éducation publique est un puissant facteur égalisateur au sein de la société canadienne. Le système d’éducation s’efforce en effet de réduire les inégalités entre les enfants à leur entrée à l’école, de sorte que davantage d’enfants que dans de nombreux pays pairs aspirent à poursuivre leurs études au-delà du secondaire. Mais l’école n’est pas synonyme de possibilités pour chaque enfant, et il existe des menaces relativement à l’équité et aux normes élevées en matière d’éducation qu’obtient le Canada.
« Ce rapport indique que notre système d’éducation est l’un des plus équitables parmi les pays riches et qu’il crée l’équité, même si les inégalités de revenu ont augmenté. Au Canada, les politiques sociales et les politiques en matière d’éducation doivent protéger et accroître le pouvoir égalisateur des écoles, car nous laissons certains enfants tirer de l’arrière, et parce qu’un système plus égalitaire permet à tous les élèves de mieux performer », explique David Morley, le président et chef de la direction d’UNICEF Canada.
Le rapport mondial, ou Bilan Innocenti 15 de l’UNICEF, intitulé Un départ dans la vie marqué par les injustices : inégalités éducatives chez les enfants dans les pays riches, révèle que le Canada se classe au 9e rang sur 38 pays riches en ce qui concerne les inégalités en matière d’éducation au préscolaire, au primaire et au secondaire. Bien que les enfants au Canada commencent l’école avec de grands écarts en matière de situation familiale et d’accès aux services, y compris l’accès au préscolaire, le système d’éducation crée une plus grande égalité au fur et à mesure que les enfants progressent dans leurs années de scolarité. Au secondaire, l’écart entre les résultats en lecture s’amenuise comparativement à d’autres pays. Le système d’éducation au Canada se traduit pour beaucoup par des résultats élevés et par l’égalité.
« Ce rapport nous apprend également que, lorsque nous investissons dans les enfants, nous obtenons des résultats. Si le Canada témoignait dans d’autres aspects du bien-être des enfants et des jeunes du même engagement que nous avons envers une bonne éducation, davantage d’enfants seraient en bonne santé, à l’abri de la violence, et capables de rêver et de réaliser pleinement leur potentiel », ajoute monsieur Morley.
Les écarts : pour certains enfants, l’éducation n’est pas un facteur égalisateur
Comme dans tous les pays, les inégalités de revenu constituent un facteur majeur qui façonne les possibilités et l’expérience des enfants en matière d’éducation, et il existe des écarts de résultats importants et persistants chez certains enfants au Canada. Alors que les enfants migrants réussissent aussi bien que l’enfant moyen né au Canada, les filles obtiennent de meilleurs résultats en lecture que les garçons, et l’écart se creuse au fil des années de scolarité. La richesse des parents a moins d’influence que dans de nombreux autres pays, mais elle en a une : les enfants de familles démunies sont moins susceptibles de réussir, même s’ils obtiennent d’aussi bons résultats que leurs pairs plus nantis.
« Tous les enfants ont droit à des possibilités égales dans la vie. Au Canada, trop d’enfants autochtones tirent de l’arrière. Les enfants de minorités visibles, les enfants et les jeunes pris en charge, les enfants qui vivent avec un handicap, et les enfants qui portent le fardeau de la pauvreté et d’autres difficultés dans la vie ont eux aussi le droit égal d’être inclus et encouragés à développer leur potentiel unique », conclut monsieur Morley.
Le rapport de l’UNICEF fait état des menaces qui existent relativement à l’égalité en matière d’éducation. Les inégalités de revenu font qu’il est plus difficile de réduire les écarts en matière d’éducation. Elles contribuent aux difficultés que connaissent tous les enfants de part et d’autre de l’écart en matière de résultats, ce qui contribue à une mauvaise alimentation, à l’intimidation et à l’anxiété.
Pour maintenir et améliorer l’égalité en matière d’éducation, UNICEF Canada demande à tous les paliers de gouvernement :
- De réduire les inégalités de revenu. Tous les paliers de gouvernement devraient se fixer comme objectif de réduire la pauvreté des enfants d’au moins 50 % d’ici 2020 et de 60 % d’ici 2030 en augmentant les prestations de revenu axées sur l’enfant pour les familles les plus pauvres. Une stratégie nationale du logement incluant les communautés autochtones permettrait d’égaliser l’apprentissage et le développement des enfants en garantissant l’accès à un logement adéquat.
- De garantir un accès à des centres de la petite enfance et d’apprentissage du jeune enfant qui sont de qualité supérieure. Lorsque certains enfants bénéficient d’une éducation préscolaire que d’autres ne peuvent pas se permettre, les inégalités augmentent. Un accès accru à l’éducation préscolaire au Canada contribuerait de plus à sortir de la pauvreté les familles qui ont de jeunes enfants.
- De combler les écarts entre les enfants dans les écoles et d’établir un cadre de réconciliation afin de combler les écarts pour les enfants autochtones. Un financement plus ciblé pour les écoles qui présentent des écarts de résultats plus marqués entre les enfants et pour les écoles qui affichent des résultats moyens plus faibles contribuerait à accroître l’équité.
- De créer des possibilités d’apprentissage plus flexibles. Au-delà de la lecture, des sciences et des mathématiques, les enfants et les jeunes veulent aussi acquérir des compétences de vie, comme apprendre à gérer leur santé, avoir des connaissances en matière de finances et connaître leurs droits fondamentaux.
- De rendre l’apprentissage plus sûr et plus sain. Nous demandons que les écoles adoptent une approche globale et équilibrée de l’apprentissage et du bien-être général des enfants. Cet objectif peut être atteint en mettant l’accent sur la sécurité alimentaire et en procurant un programme alimentaire sain et universel dans les écoles au Canada, et en réduisant le taux élevé d’intimidation, laquelle est plus courante dans les sociétés où les inégalités de revenu sont plus importantes.
UNICEF Canada demande également aux Canadiennes et aux Canadiens de se joindre à son initiative Une jeunesse, laquelle vise à améliorer le respect des droits et le bien-être des enfants et des jeunes au Canada.
Ce n’est qu’en comprenant mieux la situation de nos enfants et de nos jeunes que le Canada pourra déterminer quels sont les problèmes, concevoir des solutions et orienter des investissements judicieux pour combler les écarts et améliorer la vie des enfants. Il nous incombe à toutes et à tous de maintenir notre engagement envers les plus grands facteurs égalisateurs du Canada, nos systèmes d’éducation publique, et de veiller à ce qu’ils fonctionnent pour chaque enfant.
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