Mis en ligne : 2020/05/01

NEW YORK/PARIS/ROME/TORONTO, le 30 avril 2020 L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM) et la Banque mondiale ont publié aujourd’hui de nouvelles directives pour la réouverture des écoles en toute sécurité alors que le confinement touche actuellement près de 1,3 milliard d’élèves dans le monde. 

Les organismes de l’ONU ont également prévenu les autorités que les fermetures massives des établissements scolaires en réponse à la pandémie de COVID-19 présentaient un risque sans précédent pour l’éducation et le bien-être des enfants, en particulier pour les enfants les plus marginalisés qui dépendent de l’école pour leur instruction, leur santé, leur sécurité et leur nutrition. Ces directives procurent aux autorités nationales et locales des conseils pratiques pour assurer la sécurité des enfants lorsqu’ils retourneront à l’école.

« La crise liée à la COVID-19 est une crise des droits de l’enfant. Bien que les enfants soient moins susceptibles de tomber malades à cause du virus lui-même, les répercussions des mesures de contrôle touchent tous les aspects de leur enfance », affirme David Morley, président et directeur général d’UNICEF Canada. « Mettre les enfants en confinement porte atteinte à leur santé mentale, augmente le risque qu’ils soient victimes de mauvais traitements, et freine leur éducation et leur développement normal. Plus le confinement durera, plus ils auront du mal à se remettre. »

Alors que les gouvernements du Canada et ceux du monde entier travaillent à l’établissement de stratégies de déconfinement, l’UNICEF leur recommande vivement de placer l’intérêt supérieur de l’enfant au cœur de leurs priorités et de préparer des plans pour rouvrir les écoles et les autres espaces sûrs pour les enfants et les jeunes dès qu’ils pourront le faire en toute sécurité.

Comme le soulignent ces nouvelles directives, il est clair que nous manquons de données probantes pour évaluer les conséquences des fermetures d’écoles sur les taux de transmission de la maladie, mais les répercussions de ces fermetures sur la sécurité et l’apprentissage des enfants sont en revanche bien documentées. Les nombreux progrès enregistrés pour accroître l’accès des enfants à l’éducation au cours des dernières décennies risquent d’être perdus, et dans le pire des cas, d’être complètement inversés.

« Si nous ne faisons pas de la réouverture des écoles une priorité – lorsque les conditions seront réunies pour les rouvrir en toute sécurité –, nous assisterons probablement à un recul catastrophique des progrès accomplis en matière d’éducation », précise Henrietta Fore, directrice générale de l’UNICEF. 

Selon ces directives, la décision des autorités nationales et locales de rouvrir les écoles doit reposer sur l’intérêt supérieur de l’enfant et les considérations générales liées à la santé publique.

Les écoles doivent mettre en place des stratégies pour rouvrir dans les meilleures conditions possibles, en prévoyant des mesures de soutien pour rattraper les retards et favoriser l’apprentissage, sans toutefois nuire à la santé mentale et au bien-être des enfants. Les enfants qui retourneront à l’école auront besoin d’un encadrement complet, notamment un soutien psychosocial, des repas nutritifs et des activités récréatives, ainsi que des fournitures d’hygiène en quantité suffisante. Les enfants ayant des besoins particuliers et ceux présentant un risque de décrochage scolaire auront besoin d’un soutien supplémentaire, ce qui peut nécessiter l’ajout de ressources complémentaires. D’autres programmes et services essentiels pour les enfants et les jeunes peuvent également s’appuyer sur ces directives pour préparer leur réouverture, afin d’atténuer les répercussions du confinement sur les jeunes. 

L’UNICEF recommande vivement aux autorités de l’éducation et de la santé, ainsi qu’aux dirigeants politiques, d’établir une planification coordonnée et de communiquer avec les parents et les jeunes pour les informer des procédures et recueillir leurs idées afin d’assurer une réouverture réussie des écoles.

« Alors que de nombreux élèves prennent du retard dans leur parcours scolaire en raison de la fermeture prolongée des écoles, il est urgent de statuer sur la date et les modalités de réouverture des écoles, même si cette décision est loin d’être simple. Dès que le feu vert aura été donné par les autorités sanitaires, toute une série de mesures devront être mises en place pour faire en sorte qu’aucun élève ne soit laissé de côté. Ces directives fournissent des conseils généraux aux gouvernements et aux partenaires pour faciliter la réouverture des écoles pour les élèves, le personnel enseignant et les familles. Notre objectif à tous est de protéger et faire progresser le droit à l’éducation de chaque élève », précise Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.

Les directives comprennent ce qui suit : 

  • Réforme des politiques : Les implications politiques sont présentes dans toutes les composantes des directives, notamment l’adoption de politiques claires concernant l’ouverture et la fermeture des écoles durant les situations d’urgence sanitaire et les réformes nécessaires pour offrir aux enfants marginalisés et déscolarisés un accès plus équitable à l’éducation, ainsi que pour renforcer et normaliser les pratiques d’apprentissage à distance.
  • Besoins en financement : Évaluer les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur l’éducation et investir dans le renforcement des systèmes éducatifs afin de favoriser la reprise et la résilience.
  • Sécurité de fonctionnement : Mettre en place les conditions nécessaires pour réduire la transmission de la maladie, protéger les services et les articles essentiels, et promouvoir un comportement sain. Cela inclut l’accès au savon et à l’eau potable pour le lavage des mains, la mise en place de procédures à suivre lorsque le personnel ou les élèves ne se sentent pas bien, l’établissement de protocoles en matière de distanciation sociale, et le respect de bonnes pratiques d’hygiène.
  • Compensation des effets négatifs sur l’apprentissage: Adopter des pratiques visant à compenser les heures d’enseignement perdues, à renforcer les méthodes pédagogiques et à s’appuyer sur des modèles d’apprentissage mixte, en intégrant des approches d’enseignement à distance, par exemple. Cela doit comprendre l’enseignement sur la transmission et la prévention de la maladie.
  • Bien-être et protection : Mettre davantage l’accent sur le bien-être des élèves et renforcer la protection des enfants grâce à la mise en place de mécanismes d’orientation améliorés et à la fourniture de services essentiels dans les écoles, notamment en matière de soins de santé et de repas scolaires
  • Atteinte des plus marginalisés : Adapter les politiques et les pratiques afin d’élargir l’accès aux groupes marginalisés ou particulièrement vulnérables, notamment aux enfants ayant des besoins spéciaux et aux enfants présentant un risque de décrochage scolaire.

Selon Jaime Saavedra, directeur général du Pôle d’expertise en éducation au sein du Groupe de la Banque mondiale, « lorsque les écoles commenceront à rouvrir, la priorité est de veiller à ce que les enfants réintègrent les lieux en toute sécurité et à ce que les conditions soient réunies pour qu’ils puissent reprendre leur apprentissage, surtout pour les enfants qui ont été particulièrement pénalisés par la situation. C’est un moment décisif, puisqu’il s’agit du début d’une nouvelle normalité qui doit être plus efficace et plus équitable. Pour rouvrir dans de bonnes conditions, les établissements devront être prêts sur le plan logistique et avoir préparé le corps enseignant. Ils devront se munir de plans spécifiques pour aider les élèves les plus défavorisés à rattraper leur retard. Les directives fournissent un cadre d’action pour aller de l’avant avec la réouverture des établissements scolaires appuyé par les principaux organismes de l’ONU. »

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Notes aux rédacteurs et rédactrices en chef :

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L’UNICEF travaille dans certains des endroits les plus durs du monde pour venir en aide aux enfants les plus défavorisés de la planète. Nous œuvrons dans plus de 190 pays et territoires, pour chaque enfant, peu importe où elle ou il se trouve, afin de bâtir un monde meilleur pour tous. 

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Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies est l’organisation humanitaire la plus importante au monde. Elle sauve des vies lors de situations d’urgence, favorise une meilleure prospérité et contribue à assurer un avenir durable aux personnes dont la vie a été bouleversée par la guerre, des catastrophes ou les effets des changements climatiques.

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L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) entend contribuer à la paix grâce à la coopération internationale dans les domaines de l’éducation, des sciences et de la culture. Ses programmes contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) définis dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2015.

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