NEW YORK/GENÈVE/ROME – Un premier convoi de 20 camions, bien que limité, contenant des fournitures humanitaires vitales livrées par les Nations Unies et la Société égyptienne du Croissant-Rouge, est entré aujourd’hui à Gaza par le point de passage de Rafah.
Ces fournitures humanitaires permettront à des centaines de milliers de civils, principalement des femmes et des enfants, privés d’eau, de nourriture, de médicaments, de carburant et d’autres produits de première nécessité, d’avoir accès à une aide vitale de toute urgence. Toutefois, ce convoi n’est qu’un petit début loin d’être suffisant. En effet, plus de 1,6 million de personnes à Gaza ont besoin d'une aide humanitaire d’urgence. Les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées restent les plus vulnérables. Près de la moitié de la population de Gaza sont des enfants.
De nombreuses infrastructures civiles ont subi des dégâts ou ont été détruites en près de deux semaines de bombardements incessants, notamment des abris, des établissements de santé, des systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’électricité. Par conséquent, le temps presse, car les taux de mortalité risquent de monter en flèche du fait de flambées épidémiques et d’un manque de capacités en matière de soins de santé.
Les hôpitaux sont débordés par le nombre de blessés. Les populations civiles sont confrontées à des difficultés croissantes pour accéder aux denrées alimentaires essentielles. Les établissements de santé n’ont plus de carburant et fonctionnent avec les petites quantités qu’ils ont obtenues localement. Ces réserves devraient s’épuiser d’ici un jour ou deux. Les capacités de production d’eau se situent à 5 % des niveaux normaux. Les fournitures humanitaires prépositionnées sont déjà épuisées. Les personnes vulnérables sont les plus exposées, les enfants meurent à un rythme alarmant et sont privés de leur droit à une protection, à un accès à la nourriture, à l’eau et aux soins de santé.
Près d’un tiers de la population de la Palestine était en situation d’insécurité alimentaire avant le conflit actuel à Gaza. Aujourd’hui, les réserves dans les magasins sont presque épuisées et les boulangeries ferment, tandis que des dizaines de milliers de personnes sont déplacées et ne peuvent ni cuisiner ni acheter de la nourriture en toute sécurité.
Nous appelons à un cessez-le-feu humanitaire, ainsi qu’à un accès humanitaire immédiat et sans restriction dans toute la bande de Gaza afin de permettre aux intervenants humanitaires d’atteindre les civils dans le besoin, de sauver des vies et d’éviter de nouvelles souffrances humaines. Les flux d’aide humanitaire doivent être à grande échelle et soutenus, et permettre à tous les Gazaouis de préserver leur dignité.
Nous demandons un accès sûr et durable à l’eau, à la nourriture, aux soins de santé, notamment la santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’au carburant, qui est nécessaire pour garantir des services essentiels.
Nous appelons à la protection de l’ensemble des populations et infrastructures civiles à Gaza, y compris les établissements de santé.
Nous demandons la protection des travailleurs humanitaires à Gaza qui risquent leur vie en œuvrant au service des autres.
Enfin, nous invitons toutes les parties au plus grand respect du droit international humanitaire.
La situation humanitaire à Gaza était déjà désastreuse avant les plus récentes hostilités. Elle est désormais catastrophique. Le monde doit faire davantage.
###