Mis en ligne : 2024/07/19

SUVA, Fidji, le 19 juillet 2024 – « Les nations insulaires du Pacifique produisent moins d’un dixième de pour cent des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement de notre planète. Pourtant, ces pays, notamment le Vanuatu et les Fidji où je me suis rendue cette semaine, ainsi que les enfants qui y vivent, subissent de plein fouet la crise climatique.

Au Vanuatu, j’ai fait la connaissance de Camilla. Cette adolescente de 15 ans fait partie des nombreux jeunes du Pacifique et du monde entier qui agissent pour protéger leur avenir de l’élévation du niveau des mers, de l’intensité et de la fréquence accrues des tempêtes et de l’augmentation des températures. "Notre situation s’apparente à un voyage en canoë", m’a-t-elle confié. "Tout le monde doit pagayer."

Malheureusement, c’est loin d’être le cas aujourd’hui, et la jeune fille en est bien consciente. Le monde, et plus particulièrement les dirigeants mondiaux, doivent écouter et intensifier les efforts collectifs visant à réduire considérablement les émissions, à atténuer les risques et à aider les communautés à développer la résilience dont elles ont désespérément besoin.

Je me suis également rendue à Nguna, l’une des nombreuses îles du Vanuatu, où j’ai rencontré une directrice d’école nommée Rossie. Elle m’a montré l’école où elle enseignait avant que celle-ci ne soit détruite par le passage de deux cyclones consécutifs en mars 2023. Une nouvelle école, dotée d’une structure plus solide, est en cours de construction plus à l’intérieur des terres et devrait bientôt ouvrir ses portes. Cependant, la jeune femme de 36 ans, qui a vécu toute sa vie sur l’île, constate que les changements climatiques perturbent déjà la vie des habitants. "Ils touchent tous les aspects de notre vie", m’a-t-elle confié, ajoutant que l’élévation du niveau de la mer et les variations climatiques avaient des effets dévastateurs sur les récoltes. "Certains élèves n’ont plus de quoi se nourrir. Avant, tout le monde mangeait à sa faim", a-t-elle déploré.

Les aléas climatiques forcent certains enfants du Vanuatu à se déplacer du fait de la fréquence et de l’intensité accrues des tempêtes, tandis que le réchauffement des océans érode les récifs coralliens et les réserves de pêche, portant atteinte aux moyens de subsistance et à la culture. Toute une génération d’habitants du Vanuatu et d’autres nations du Pacifique risque de devoir partir.

Aux Fidji, la situation n’est pas meilleure. Les représentants et les jeunes avec lesquels je me suis entretenue m’ont fait part des mêmes inquiétudes concernant les répercussions de la crise climatique sur leur vie, d’autant qu’elle amplifie d’autres problèmes tels que la pauvreté et les niveaux extrêmement élevés de violence contre les enfants.

Plus de 1,2 million d’enfants du Pacifique sont touchés par la crise climatique, qui affecte leur santé, leur bien-être et leur survie. Parallèlement, le monde est loin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions visant à atténuer le réchauffement climatique et fait face à un cruel manque de financement des efforts de réduction des risques de catastrophe et d’atténuation des effets des changements climatiques. L’avenir de ces enfants repose donc en grande partie sur les décisions prises par les dirigeants de pays plus grands et plus riches, qui continuent de traîner les pieds.

En réponse, l’UNICEF appelle tous les pays à s’engager à mieux protéger les enfants dans leurs plans d’action climatique nationaux et à allouer les ressources nécessaires à la réalisation de ces plans.

Force est de constater que les engagements actuels en matière de climat ne tiennent pas compte des enfants. Ils ne s’attaquent pas aux effets particuliers et disproportionnés des changements climatiques sur les plus jeunes. Ils ne renforcent pas suffisamment les services dont sont tributaires les enfants, tels que la santé, l’éducation, la justice et les systèmes alimentaires. Ils ne tiennent pas compte des droits et des rôles des enfants et des jeunes en tant que parties prenantes et moteurs du changement. Nous avons besoin de mesures plus audacieuses et plus innovantes.

Dans le Pacifique, l’UNICEF a déployé un outil de financement novateur dans le cadre de l’initiative « Aujourd’hui et demain » (Today and Tomorrow). Il s’agit du premier mécanisme intégré de financement des risques climatiques et des risques de catastrophe au monde spécifiquement conçu pour les enfants. Cette initiative d’une durée de trois ans nous permet de protéger jusqu’à 14 millions d’enfants et de familles contre les cyclones tropicaux dans huit pays, notamment les Fidji, le Vanuatu et les Îles Salomon. Depuis son lancement, le programme pilote a débloqué plus de 4,5 millions de dollars É.-U. d’indemnités d’assurance paramétrique, dont plus de 380 000 dollars É.-U. d’indemnités déclenchées par six cyclones ayant frappé les trois pays insulaires du Pacifique.

Il est temps que les décideurs s’engagent pleinement à prendre des mesures et que l’on augmente radicalement le financement de l’action climatique axée sur les enfants. Les gouvernements ont la possibilité de laisser le meilleur héritage qui soit en investissant en faveur de mesures climatiques audacieuses et axées sur les plus jeunes dont ont désespérément besoin les enfants d’aujourd’hui et les générations futures. Comme nous l’a rappelé Camilla : "Il n’est pas trop tard. Il faut juste que tout le monde pagaie." »

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À propos de l’UNICEF

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