COX’S BAZAR, Bangladesh, le 14 juin 2018 – Des pluies torrentielles et des vents violents ont frappé des camps pour personnes réfugiées rohingyas la semaine dernière, menaçant la santé et la sécurité de milliers d'enfants à l’approche de la première grande tempête de la saison des moussons dans le sud-est du Bangladesh.
Les fortes pluies ont provoqué des inondations et des glissements de terrain : un enfant a perdu la vie. Les vents violents ont endommagé ou détruit des centaines d'abris, laissant les familles sans défense contre les éléments.
« Des milliers d'enfants et leur famille vivent dans des abris qui sont situés sur des collines, sans aucun arbre, rocher ou arbuste pour retenir les sols sablonneux qui se transforment en boue à mesure que les pluies continuent et que le niveau des nappes phréatiques monte. Il est indispensable que les personnes réfugiées qui vivent dans les zones dangereuses puissent se rendre dans des endroits plus sûrs, mais beaucoup de familles ont déjà fait face à différents bouleversements au cours des derniers mois, et hésitent donc à abandonner leur maison temporaire », explique Édouard Beigbeder, représentant de l'UNICEF au Bangladesh.
L'UNICEF et ses partenaires estiment que 200 000 personnes réfugiées rohingyas, dont plus de la moitié sont des enfants, sont actuellement menacées par les inondations et les glissements de terrain. Environ 25 000 d’entre elles se trouvent dans des zones extrêmement dangereuses.
Une évaluation rapide effectuée après les dernières pluies a révélé que sur les 10 000 personnes réfugiées touchées, plus de 65 % ont été surtout frappées par le vent, plus d'une sur quatre (27 %) par les glissements de terrain et 4 % par les inondations.
On estime aussi que près de 900 abris, 15 points d'eau, plus de 200 latrines, deux établissements de santé appuyés par l'UNICEF, ainsi que deux sites de distribution de nourriture, ont été endommagés ou détruits dans les camps. Les efforts de reconstruction sont en cours.
La plupart des routes menant aux camps sont impraticables et la route principale qui traverse le plus grand camp a été fermée, sauf pour les véhicules médicaux.
Plusieurs centres d'apprentissage et espaces accueillant les enfants et leur mère, gérés par l'UNICEF et ses partenaires, ont été temporairement fermés en raison du mauvais temps, affectant des milliers de femmes et d'enfants. L'arrivée de la mousson augmente également les risques sanitaires dans les camps, notamment au niveau de la propagation des maladies d'origine hydrique, comme la diarrhée aqueuse aiguë et le choléra.
« À mesure que les pluies de la mousson s'intensifient, les dangers auxquels les enfants sont confrontés se multiplient : les blessures, les séparations ou même les décès engendrés par les glissements de terrain et les inondations, ainsi que les maladies et le manque d'accès à des soins, sont de véritables menaces », ajoute Beigbeder.
« Une aide humanitaire d’urgence est indispensable pour éviter de nouvelles catastrophes qui feront souffrir des milliers d'enfants. »
Plus de deux mètres et demi de pluie sont attendus à Cox's Bazar pendant les mois de juin, juillet et août. D’autres pluies sont prévues en fin de semaine.
Au cours des derniers mois, l'UNICEF et ses partenaires ont tout mis en place pour réduire au maximum les risques liés aux pluies de la mousson, en prévoyant notamment du matériel humanitaire comme des bâches et des panneaux en tôle ondulée.
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