Journée internationale contre l’utilisation d’enfants soldats : des douzaines d’enfants libérés par les groupes armés au Soudan du Sud

NEW YORK/YAMBIO, Soudan du Sud, le 12 février 2019 – Cent dix-neuf enfants ont été libérés aujourd’hui par un groupe armé au Soudan du Sud, ce qui porte à plus de 3 100 le nombre total d’enfants qui ont retrouvé leur liberté depuis le début du conflit. Le groupe libéré comptait 48 filles, et l’enfant le plus jeune était âgé de 10 ans.

« Lorsque je suis allé au Soudan du Sud il y a 18 mois, j’ai rencontré des garçons et des filles qui avaient été enlevés, puis avaient été forcés à travailler pour des groupes armés. Je n’oublierai jamais la peur dans leur regard tandis qu’ils me racontaient les horreurs qu’ils avaient vécues. La libération de 119 enfants est une bonne nouvelle, mais la communauté mondiale doit continuer d’agir afin de protéger les garçons et les filles qui sont forcés de participer à la guerre » déclare David Morley, le président et chef de la direction d’UNICEF Canada.

La libération a eu lieu mardi dans la ville de Yambio, dans le sud-ouest du pays, où les enfants avaient été associés au Mouvement de libération du Soudan du Sud, organisation qui avait signé un accord de paix avec le gouvernement en 2016.

« Chaque enfant qui ne fait plus partie d’un groupe armé représente une enfance et un avenir retrouvés », affirme la directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore, qui s’est rendue au Soudan du Sud l’an dernier. « Bien que cette évolution soit encourageante, la route est encore longue avant que les quelque 19 000 enfants encore présents dans leurs rangs soient rendus à leur famille. »

Au cours du processus, chaque enfant a été enregistré et a reçu un certificat attestant qu’il n’était plus affilié au groupe. Les enfants ont ensuite rencontré des travailleurs sociaux, des travailleurs de la santé et des spécialistes de l’éducation pour évaluer leurs besoins immédiats. Ils ont également reçu une trousse de réintégration comprenant des vêtements, des chaussures et d’autres commodités essentielles.

Comme pour d’autres groupes, UNICEF et ses partenaires fournissent à chaque enfant une aide à la réintégration pendant trois ans pour faciliter son retour à la vie civile et éviter qu’il soit recruté de nouveau. Pour chaque enfant libéré, un enfant vulnérable de la communauté d’accueil et sa famille bénéficient également de services de soutien pour favoriser l’acceptation de l’enfant libéré et promouvoir une réintégration plus durable. 

Depuis février 2018, plus de 1 000 enfants ont été libérés par divers groupes armés. 

 « Cette année marque le 30e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies, qui exhorte les gouvernements à répondre aux besoins fondamentaux des enfants et à les aider à réaliser leur plein potentiel », indique Mme Fore. « Cinq mois après la signature d’un accord de paix, l’UNICEF appelle toutes les parties au conflit sévissant au Soudan du Sud à s’engager à nouveau à défendre ces droits et à veiller à ce que les enfants ne soient jamais des soldats.

La libération a coïncidé avec la Journée internationale contre l’utilisation d’enfants soldats. Bien qu’il soit difficile de confirmer le nombre exact d’enfants utilisés et recrutés dans les conflits armés en raison de la nature illégale du recrutement d’enfants, l’UNICEF estime que des dizaines de milliers de filles et de garçons âgés de moins de 18 ans sont utilisés dans les conflits qui font rage à l’échelle mondiale. Bon nombre d’entre eux ont été pris de force, tandis que d’autres y ont adhéré en raison de pressions économiques ou sociales. Les enfants déplacés ou vivant dans la pauvreté sont encore plus vulnérables. Les enfants sont recrutés ou utilisés par les forces et groupes armés pour exercer diverses fonctions, notamment comme combattants, cuisiniers, porteurs, messagers ou espions, ou sont victimes d’exploitation sexuelle.