Le nombre de décès d’enfants dans le monde atteint un niveau historiquement bas en 2022 – Rapport de l’ONU
GENÈVE/NEW YORK/WASHINGTON, le 13 mars 2024 – Le nombre de décès d’enfants de moins de 5 ans, qui a chuté à 4,9 millions en 2022, n’a jamais été aussi bas d’après les dernières estimations publiées aujourd’hui par le Groupe interorganisations pour l’estimation de la mortalité juvénile.
« Nous devons ces chiffres aux sage-femmes et au personnel de santé qualifié qui aident les mères à accoucher en toute sécurité, aux agents de santé qui vaccinent et protègent les enfants contre les maladies mortelles, et aux agents de santé de proximité qui se rendent au domicile des familles pour garantir que les enfants bénéficient de soins de santé et d’un appui nutritionnel adaptés », rappelle Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « Les efforts déployés à l’échelle individuelle, communautaire et nationale depuis plusieurs décennies pour fournir aux enfants des services de santé économiques, de qualité et efficaces nous ont permis de montrer que nous avions les connaissances et les outils nécessaires pour sauver des vies. »
Ce nouveau rapport révèle que le taux de survie des enfants n’a jamais été aussi élevé, notamment grâce à la diminution conséquente du nombre de décès d’enfants de moins de 5 ans dans le monde, qui a baissé de 51 % depuis 2000. Plusieurs pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure ont même enregistré des baisses supérieures à cette moyenne mondiale, montrant qu’il est possible d’accomplir des progrès en allouant suffisamment de ressources aux soins de santé primaires, notamment à la santé et au bien-être de l’enfant. Le Cambodge, le Malawi, la Mongolie et le Rwanda, par exemple, ont réussi à faire baisser le taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans de plus de 75 % depuis 2000.
Cependant, les conclusions du rapport montrent également qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour mettre un terme à tous les décès évitables d’enfants et de jeunes. En effet, en plus des 4,9 millions d’enfants de moins de 5 ans décédés, dont la moitié était des nouveau-nés, 2,1 millions d’enfants et de jeunes âgés de 5 à 24 ans ont perdu la vie en 2022. La majorité de ces décès ont eu lieu en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est.
La plupart de ces vies ont été tragiquement écourtées en raison de causes évitables ou traitables, telles que la prématurité, les complications liées à l’accouchement, la pneumonie, la diarrhée et le paludisme. Grand nombre des enfants concernés auraient pu être sauvés s’ils avaient disposé d’un meilleur accès aux soins de santé primaires, notamment à des interventions essentielles peu onéreuses telles que la vaccination, la présence de personnel de santé qualifié à la naissance, le soutien à la mise au sein précoce et la poursuite de l’allaitement, ainsi que le diagnostic et le traitement des maladies infantiles.
« Malgré les progrès salutaires enregistrés, chaque année, des millions de familles sont confrontées à la perte d’un enfant, souvent dès les premiers jours suivant la naissance », indique le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Les chances de survie d’un enfant ne devraient pas être déterminées par son lieu de naissance. Il est essentiel d’améliorer l’accès de chaque femme et de chaque enfant à des services de santé de qualité, notamment dans les situations d’urgence et dans les zones reculées. »
Or, pour améliorer cet accès et empêcher les décès évitables d’enfants, il est impératif de donner au personnel de santé, notamment aux agents de santé de proximité, les moyens de prodiguer des soins de santé primaires en investissant en faveur de la formation, de l’emploi et de la mise en place de conditions de travail décentes.
Forts de la confiance que leur accordent les communautés, les agents de santé de proximité jouent un rôle important pour fournir aux enfants et aux familles des services de santé vitaux, tels que des services de vaccination, de dépistage et de traitement des maladies mortelles évitables, ainsi que de soutien nutritionnel. Ces agents doivent être intégrés dans les systèmes de soins de santé primaires, bénéficier d’une rémunération convenable et d’une formation adéquate, et disposer des moyens nécessaires pour fournir des soins de qualité.
Des études montrent que les décès d’enfants dans les pays les plus à risque pourraient baisser considérablement si les enfants pouvaient bénéficier d’interventions à assise communautaire. À elles seules, ces interventions pour la survie de l’enfant pourraient sauver des millions d’enfants et leur permettre de bénéficier de soins à proximité de leur domicile. Il est impossible d’améliorer la santé et la survie de l’enfant sans une gestion intégrée des maladies infantiles, en particulier des principales causes de mortalité postnatale, des infections respiratoires aiguës, de la diarrhée et du paludisme.
« Le rapport publié cette année montre que nous avons franchi une étape importante et que moins d’enfants meurent avant d’avoir atteint leur cinquième anniversaire », explique le Dr Juan Pablo Uribe, Directeur mondial pour la santé, la nutrition et la population à la Banque mondiale, et Directeur du Mécanisme de financement mondial pour les femmes, les enfants et les adolescents. « Cependant, ces résultats sont loin d’être suffisants. Il est impératif que nous accélérions le rythme de nos progrès en intensifiant les investissements, la collaboration et les initiatives visant à mettre fin aux décès évitables d’enfants et à honorer notre engagement mondial. Il est de notre devoir de garantir que tous les enfants ont accès aux mêmes soins de santé et possibilités, indépendamment de l’endroit où ils naissent. »
Si les chiffres mondiaux sont encourageants, des menaces et des inégalités substantielles mettent en péril la survie des enfants dans de nombreuses régions du monde. Parmi ces menaces figurent les inégalités et l’instabilité économique croissantes, l’apparition de nouveaux conflits et les conflits prolongés, l’intensification des effets des changements climatiques et les retombées de la COVID-19, autant de facteurs qui pourraient provoquer une stagnation, voire un recul des progrès enregistrés et perpétuer les décès qui auraient pu être évités. Les enfants nés dans les foyers les plus pauvres sont deux fois plus susceptibles de mourir avant leur cinquième anniversaire que ceux des foyers les plus riches, tandis que les enfants vivant dans des contextes fragiles ou touchés par des conflits courent près de trois fois plus de risques de décéder avant l’âge de 5 ans que les enfants des autres régions.
« Ces nouvelles estimations montrent que le fait de renforcer l’accès à des soins de santé de qualité, en particulier au moment de la naissance, contribue à réduire la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans », affirme Li Junhua, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales des Nations Unies. « Si les étapes franchies pour réduire la mortalité infanto-juvénile sont importantes pour suivre les progrès, elles doivent également nous rappeler que nous devons redoubler d’efforts et accroître les investissements afin de réduire les inégalités et de mettre fin aux décès évitables de nouveau-nés, d’enfants et de jeunes dans le monde entier. »
Au rythme actuel, 59 pays ne parviendront pas à atteindre la cible des objectifs de développement durable en matière de mortalité des enfants de moins de 5 ans et 64 pays n’atteindront pas la cible en matière de mortalité néonatale. D’après les estimations, cela signifie que 35 millions d’enfants mourront avant leur cinquième anniversaire d’ici à 2030 et que la plupart de ces décès surviendront en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est ou dans les pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure.
Le rapport met également en lumière d’importantes lacunes en matière de données, en particulier en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est, où les taux de mortalité sont les plus élevés. Il est essentiel de consolider les systèmes de données et de statistique afin d’améliorer le suivi de la santé et de la survie de l’enfant, notamment les indicateurs de la mortalité et de la santé, en réalisant des enquêtes auprès des ménages et en enregistrant les naissances et les décès au moyen de systèmes d’information sanitaire et de registres et statistiques de l’état civil.
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Note aux rédactions :
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