Mis en ligne : 2018/12/05

Au Yémen, les filles et les garçons demandent aux parties réunies cette semaine en Suède, et à tous les pays d’influence, de régler immédiatement le conflit et de parvenir à un accord de paix

Déclaration de Geert Cappelaere, le directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, à l’issue de sa visite au Yémen

Des photos et le rouleau B peuvent être téléchargés ici.

ADEN/AMMAN, le 5 décembre 2018 – « Les conditions de vie de millions d’enfants au Yémen sont une honte. Il n’y a aucune excuse pour que de telles réalités si sombres existent au 21e siècle. Les guerres, les crises économiques profondes et des décennies de sous-développement n’ont épargné aucune fille ni aucun garçon dans ce pays. La souffrance des enfants est entièrement attribuable à l’homme.

Le bilan de près de quatre années de combats au Yémen est ahurissant. Plus de 2 700 enfants ont été recrutés pour combattre dans une guerre d’adultes. Il a été confirmé que plus de 6 700 enfants ont été tués ou gravement blessés. Près de 1,5 million d’enfants ont été déplacés; la plupart d’entre eux mènent une vie qui n’est que l’ombre de ce que devrait être l’enfance.

Actuellement au Yémen, sept millions d’enfants vont chaque soir se coucher le ventre vide. Chaque jour, 400 000 enfants sont exposés à la malnutrition sévère aiguë et peuvent mourir à tout instant. Plus de deux millions d’enfants ne sont pas scolarisés, et ceux qui le sont doivent souvent se contenter d’une éducation de piètre qualité dans des salles de classe surpeuplées.

Ce n’est qu’en parlant directement avec les enfants que l’on se rend compte à quel point les cicatrices sont nombreuses et profondes. Derrière les nombres, il y a des enfants qui ont un nom, un visage, une famille, des amis, des histoires, des rêves brisés et des vies fauchées.

Zakaria, un jeune garçon âgé de 12 ans que j’ai rencontré dans un centre de rééducation, rassemblait ses chèvres lorsqu’il a marché sur une mine et a été mutilé à jamais. Il se demandait s’il reverrait un jour sa chèvre préférée. Alia, âgée de 9 ans, dormait lorsque sa maison a été attaquée. Elle s’est réveillée à l’hôpital, les deux jambes amputées. Alia rêve de devenir médecin.

Ces chiffres et les histoires qu’ils cachent comptent-ils vraiment? Ils auraient dû scandaliser la communauté internationale et l’inciter à agir depuis longtemps. La guerre actuelle et la crise économique aggravent une situation déjà dramatique. Les intérêts des enfants yéménites sont à peine pris en compte dans les décisions depuis des décennies.

Au Yémen, presque tous les enfants dépendent actuellement de l’aide humanitaire pour survivre. Le soutien de l’UNICEF et de ses autres partenaires humanitaires sauve véritablement des vies et donne aux enfants une lueur d’espoir.

L’UNICEF étend ses opérations d’intervention, notamment en procurant des aliments thérapeutiques aux enfants dénutris, en augmentant le nombre de centres de traitement, et en formant des travailleuses et des travailleurs de la santé communautaire pour qu’ils détectent les premiers signes de malnutrition et orientent les enfants vers le traitement dont ils ont besoin de toute urgence. Nous poursuivons nos efforts pour empêcher que les enfants tombent malades, ce qui comprend, entre autres, une campagne de vaccination contre la poliomyélite qui a déjà permis de vacciner plus de quatre millions d’enfants.

À l’échelle mondiale, le Yémen représente aujourd’hui la plus grande opération humanitaire menée par l’UNICEF. Pour continuer de répondre aux besoins des enfants, l’organisme demande plus d’un demi-milliard de dollars US pour ses interventions en 2019.

Mais l’aide humanitaire n’est pas à elle seule la solution à cette énorme crise causée par l’homme. La seule façon de sortir de ce chaos passe par un règlement politique et par des réinvestissements massifs centrés sur les enfants au Yémen.

L’UNICEF applaudit les efforts immenses en ce sens de l’envoyé spécial des Nations Unies, Martin Griffiths. Nous demandons aux parties réunies en Suède et à toutes les personnes qui ont une influence sur elles d’accorder pour une fois la priorité aux enfants et à leurs besoins, avant tout autre programme politique, militaire ou financier. L’avenir des enfants au Yémen est entre leurs mains. Ne laissez pas tomber les enfants au Yémen encore une fois! »

 

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Notes aux rédactrices et rédacteurs en chef

  • Geert Cappelaere, le directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, était de passage à Aden du 3 au 5 décembre, et à Sanaa et Hodaydah du 31 octobre au 3 novembre 2018.
  • Pour l’année 2019, l’UNICEF demande 540 millions de dollars US afin de répondre aux besoins urgents des enfants et de leur famille. Les opérations d’intervention comprendront des programmes et des activités dans les domaines de la santé et de l’alimentation, de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, de l’éducation et de la protection
  • Pour prendre connaissance des faits et des chiffres relatifs aux enfants au Yémen, cliquez ici.
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À propos de l’UNICEF

L’UNICEF est le plus important organisme humanitaire dans le monde axé sur les enfants. Nous travaillons dans les endroits les plus durs du monde pour offrir une protection, des soins de santé, des vaccins, une éducation, des aliments nutritifs, de l’eau potable et des systèmes d’assainissement de l’eau. En tant que membre des Nations Unies, nous sommes présents dans plus de 190 pays et territoires, un rayonnement unique qui nous permet d’être sur le terrain pour aider les enfants les plus défavorisés. Bien que l’UNICEF fasse partie du système des Nations Unies, son travail, qui consiste à sauver des vies, dépend entièrement de contributions volontaires. Visitez unicef.ca et suivez-nous sur Twitter, Instagram et Facebook.

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