Note d’information du Palais des Nations de Genève sur la situation humanitaire des enfants au Yémen
GENÈVE, le 12 juin 2020 – « Les besoins humanitaires au Yémen n’ont jamais été aussi pressants et le financement aussi limité.
À ce jour, l’UNICEF n’a reçu que 38 pour cent des 479 millions de dollars américains demandés pour maintenir cette année les services de base essentiels pour les enfants. Le déficit de financement le plus immédiat et le plus critique concerne les opérations d’urgence en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH), y compris la réponse à la COVID-19.
Sur les 8,4 millions de Yéménites dont l’accès aux services WASH sera affecté en raison d’un financement insuffisant, quatre millions de personnes, dont près de la moitié sont des enfants, dépendent directement de l’UNICEF. Ces personnes comptent parmi les Yéménites les plus vulnérables en raison du conflit, du choléra et des déplacements à l’intérieur du pays.
À moins que l’UNICEF ne reçoive 30 millions de dollars américains d’ici la fin du mois de juin, les services d’alimentation en eau, d’assainissement et d’hygiène pour ces quatre millions de personnes commenceront à fermer en juillet. Cela signifie que l’UNICEF ne sera pas en mesure de fournir du carburant pour faire fonctionner les stations de pompage d’eau, de vidanger les eaux usées ni d’entretenir les infrastructures d’alimentation en eau et d’assainissement qui tombent en ruine. Cela signifie que nous ne pourrons pas distribuer de trousses de produits d’hygiène de base contenant, entre autres, du savon si essentiel pour prévenir à la fois le choléra et la COVID-19, dans un contexte où des millions de personnes n’ont pas accès à des installations pour se laver les mains.
L’UNICEF a besoin de 110 millions de dollars américains pour que les services WASH soient maintenus jusqu’à la fin de l’année. Ce niveau de financement nous permettra de venir en aide aux 2,8 millions de personnes supplémentaires qui, selon nous, auront besoin d’aide d’ici là.
L’importance cruciale du maintien de l’approvisionnement en eau potable, de l’assainissement et de l’hygiène ne peut pas être surestimée dans le contexte de la flambée de choléra et de diarrhée en cours. Depuis le début de l’année, plus de 137 000 cas ont été enregistrés, dont près d’un quart sont des enfants âgés de moins de cinq ans.
La réponse de l’UNICEF à la COVID-19 au Yémen est aussi gravement sous-financée. À ce jour, l’UNICEF a reçu seulement dix pour cent des 53 millions de dollars américains demandés.
En plus des opérations en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène, l’UNICEF dirige le secteur axé sur la communication des risques et l’engagement communautaire pour sensibiliser la population au coronavirus et soutenir les efforts locaux visant à prévenir et à contenir l’infection. Les interventions prévues par l’UNICEF comprennent la formation et la préparation des travailleuses et des travailleurs de première ligne pour ce qui est de la prévention et du contrôle des infections, le maintien des services essentiels de santé pour les femmes et les enfants, et la distribution de trousses de dépistage, de concentrateurs d’oxygène, de ventilateurs et d’équipements de protection individuelle dans les établissements de santé.
Depuis le début de l’épidémie, l’UNICEF a expédié plus de 33 000 respirateurs N95, 33 000 masques et 18 000 blouses, soit des équipements de protection individuelle indispensables pour les travailleuses et les travailleurs de première ligne. Cela ne représente toutefois que cinq pour cent des fournitures dont l’UNICEF a besoin pour lutter contre la COVID-19.
À défaut de recevoir immédiatement 48 millions de dollars américains, l’UNICEF ne pourra pas :
- Procurer des équipements de protection individuelle ni un soutien opérationnel aux 25 000 travailleuses et travailleurs de première ligne, incluant le personnel de la santé;
- Procurer de services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement aux 900 000 personnes qui se trouvent dans les centres d’isolement et de quarantaine;
- Procurer des concentrateurs d’oxygène ni des ventilateurs.
Les enfants au centre de la pire crise humanitaire du monde ont besoin d’aide. Le financement des besoins en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène, et de la lutte contre la COVID-19 au Yémen est essentiel à leur survie. Nous implorons les donatrices et les donateurs de faire preuve d’une générosité encore plus grande en appui à ce travail essentiel à la survie. »
À propos de l’UNICEF
L’UNICEF est le plus important organisme humanitaire dans le monde axé sur les enfants. Nous travaillons dans les endroits les plus durs du monde pour offrir une protection, des soins de santé, des vaccins, une éducation, des aliments nutritifs, de l’eau potable et des systèmes d’assainissement de l’eau. En tant que membre des Nations Unies, nous sommes présents dans plus de 190 pays et territoires, un rayonnement unique qui nous permet d’être sur le terrain pour aider les enfants les plus défavorisés. Bien que l’UNICEF fasse partie du système des Nations Unies, son travail, qui consiste à sauver des vies, dépend entièrement de contributions volontaires. Visitez unicef.ca et suivez-nous sur Twitter, Instagram et Facebook.