PLUS DE 80 % DES ÉCOLES SONT FERMÉES À CAUSE DE LA CRISE, PRIVANT PLUS DE 600 000 ENFANTS D’UNE ÉDUCATION
Plus de 80 % des écoles sont fermées à cause de la crise, privant plus de 600 000 enfants d’une éducation.
Le présent communiqué résume les propos de Toby Fricker, porte-parole de l’UNICEF à Genève, à qui toute citation peut être attribuée, lors de la conférence de presse tenue au Palais des Nations à Genève.
GENÈVE, le 21 juin 2019 – Quelque 1,3 million de personnes, dont environ 650 000 enfants, ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun. La sécurité et les conditions de vie ne cessent de se détériorer. Environ 450 000 de ces personnes, dont la moitié sont des enfants, sont déplacées à l’intérieur du pays.
Les enfants et leur famille souffrent en raison des actes de violence, des attaques contre leur maison et leur école, des enlèvements, de la violence sexuelle et du recrutement par les groupes armés, ce qui les pousse à fuir leur foyer. Les confinements imposés (ghost-town days), mis en place par les groupes armés qui ne relèvent pas de l’État, affectent la liberté de mouvement des personnes et l’acheminement de l’aide humanitaire.
Des milliers de personnes n’ont pas accès ou ont un accès limité aux services de base tels que les soins de santé et l’eau potable, et leurs moyens de subsistance ont été détruits. En décembre 2018, environ 40 % des établissements de santé de la région du sud-ouest étaient hors service.
La crise, qui s’est aggravée à la suite des protestations par la population de la région anglophone, qui réclame une plus grande autonomie depuis près de trois ans, a également eu un effet dévastateur sur le droit des enfants d’avoir accès à l’éducation.
De nombreux enfants n’ont pas mis les pieds dans une salle de classe depuis trois ans. En raison de l’interdiction imposée par les groupes armés non étatiques à l’égard de l’éducation et des attaques, plus de 80 % des écoles ont été fermées, ce qui bouleverse la vie de plus de 600 000 enfants. Au moins 74 écoles ont été détruites, et les élèves ainsi que le personnel enseignant et scolaire ont été exposés à des actes de violence et ont été victimes d’enlèvements et d’intimidation. Depuis 2018, plus de 300 élèves et enseignantes et enseignants ont été enlevés. Bien qu’ils aient tous été relâchés par la suite, ils ont vécu des expériences traumatisantes.
Le fait de cibler l’éducation met en danger l’avenir de toute une génération d’enfants, des enfants qui, grâce à un soutien et des moyens adéquats, peuvent bâtir un avenir plus stable et plus prospère.
Les écoles et les salles de classe doivent offrir aux enfants des espaces sécuritaires où ils peuvent apprendre, jouer avec leurs amis et retrouver une certaine stabilité. Lorsque les enfants ne vont pas à l’école, ils sont plus susceptibles d’être recrutés par des groupes armés et d’être exposés au mariage précoce, aux grossesses précoces, ainsi qu’aux traumatismes et à la détresse émotionnelle persistante qui découlent de pareilles expériences.
Alors que l’accès humanitaire continue de représenter un enjeu de taille, l’UNICEF et ses partenaires font tout ce qui est en leur pouvoir pour aider les enfants et les personnes qui sont dans le besoin, et améliorer leur vie.
Au cours de la dernière année, l’UNICEF a apporté un soutien à près de 140 000 enfants. En collaboration avec ses partenaires, l’UNICEF a distribué des trousses d’eau, d’assainissement et d’hygiène (programme WASH) à plus de 78 000 personnes. Quelque 30 000 enfants ont bénéficié d’un soutien psychosocial par l’intermédiaire de 33 espaces sécuritaires adaptés aux enfants et de clubs pour les jeunes, et 972 enfants séparés de leur famille ou non accompagnés ont été identifiés et bénéficient d’un soutien qui vise à les réunir avec leurs proches.
Quelque 15 000 enfants déplacés fréquentent actuellement des établissements scolaires reconnus dans des communautés d’accueil en dehors de la région, et des enseignantes et enseignants ont été formés pour fournir un soutien psychosocial aux enfants qui souffrent des conséquences liées aux conflits et aux déplacements. L’UNICEF travaille également avec les chefs religieux et les dirigeants communautaires pour soutenir les efforts de plaidoyer en faveur de la réouverture des écoles, et pour élaborer des plans d’atténuation des risques dans les écoles qui se trouvent dans la zone touchée par le conflit, en cas d’attaques pendant les heures de classe.
L’UNICEF et ses partenaires travaillent à partir des bureaux extérieurs de Buea, dans la région du sud-ouest et dans la région de Bamenda, dans le nord-ouest. L’organisme positionne les experts dans les domaines de la protection de l’enfance, de l’éducation et de la santé et du programme WASH aussi près que possible des populations touchées.
L’UNICEF demande à toutes les parties prenant part au conflit de :
- protéger tous les enfants et leur famille, et permettre à toutes les personnes dans le besoin d’avoir accès à l’aide humanitaire, conformément au droit international humanitaire;
- protéger et rouvrir les écoles, et assurer des espaces d’apprentissage sécuritaires pour les enfants, et ce, sans condition.
L’UNICEF a besoin de 20 millions de dollars cette année pour répondre efficacement à la situation d’urgence qui sévit dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest. Nous appelons les donatrices et les donateurs et la communauté internationale :
- à fournir des ressources flexibles et pluriannuelles pour intensifier nos interventions immédiatement et faire en sorte que chaque enfant reçoive l’appui nécessaire pour se rétablir et recommencer à s’épanouir.
Notes aux rédactrices et rédacteurs en chef
L’UNICEF, qui est présent au Cameroun depuis 1975, est mandaté par l’Assemblée générale des Nations Unies pour défendre les droits des enfants, aider à répondre à leurs besoins essentiels et leur donner davantage d’occasions de s’épanouir pleinement, peu importe l’endroit où ils se trouvent au pays.
À propos de l’UNICEF
L’UNICEF est le plus important organisme humanitaire dans le monde axé sur les enfants. Nous travaillons dans les endroits les plus durs du monde pour offrir une protection, des soins de santé, des vaccins, une éducation, des aliments nutritifs, de l’eau potable et des systèmes d’assainissement de l’eau. En tant que membre des Nations Unies, nous sommes présents dans plus de 190 pays et territoires, un rayonnement unique qui nous permet d’être sur le terrain pour aider les enfants les plus défavorisés. Bien que l’UNICEF fasse partie du système des Nations Unies, son travail, qui consiste à sauver des vies, dépend entièrement de contributions volontaires. Visitez unicef.ca et suivez-nous sur Twitter, Instagram et Facebook.