Les enfants les plus démunis seront les plus durement touchés à mesure que les changements climatiques aggravent la crise de l’eau
TORONTO/NEW YORK, le 22 mars 2017 – Près de 600 millions d’enfants, soit un enfant sur quatre à l’échelle mondiale, vivront, d’ici l’an 2040, dans des zones où les ressources en eau seront extrêmement limitées, d’après un rapport de l’UNICEF publié à l’occasion de la Journée mondiale de l'eau.
Ce rapport, intitulé Soif d’avenir: l’eau et les enfants face aux changements climatiques, examine les menaces qui pèsent sur la vie et le bien-être des enfants en raison de l’épuisement des sources d’eau potable, ainsi que la contribution des changements climatiques à l’intensification de ces risques dans les années à venir.
« L’eau potable est essentielle pour permettre aux enfants de grandir et de devenir des citoyens du monde en santé et productifs. Pourtant, nous laissons tomber un quart des enfants de la planète en ne nous assurant pas qu’ils aient accès aux éléments essentiels à leur bien-être. L’eau a un impact dans toutes les sphères de la vie d’un enfant : de la santé à l’éducation, en passant par la sécurité. L’accès à l’eau potable doit devenir rapidement une priorité mondiale avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré David Morley, président et chef de la direction d’UNICEF Canada.
36 pays extrêmement menacés
D’après le rapport, 36 pays connaissent actuellement des niveaux extrêmement élevés de stress hydrique, une situation qui se produit quand la demande d’eau dépasse nettement les réserves renouvelables d’eau disponibles. La hausse des températures, la montée du niveau de la mer, la multiplication des inondations et des sécheresses et la fonte des glaces nuisent à la qualité et à la quantité d’eau disponible, ainsi qu’aux systèmes d’assainissement.
L’accroissement de la population, l’augmentation de la consommation d’eau et la hausse de la demande, engendrée en grande partie par l’industrialisation et l’urbanisation, épuisent peu à peu les ressources en eau de la planète. Dans de nombreuses régions, des conflits menacent également l’accès des enfants à l’eau potable.
Tous ces facteurs obligent les enfants à utiliser de l’eau contaminée, ce qui les expose à des maladies potentiellement mortelles, comme le choléra et la diarrhée. Dans les zones en proie à la sécheresse, de nombreux enfants consacrent plusieurs heures par jour à la collecte de l’eau, ce qui les prive de la possibilité d’aller à l’école. Les filles en particulier courent alors le risque d’être agressées.
« L’eau est essentielle; sans elle, il n’y a pas de croissance. Malgré cela, dans le monde entier, des millions d’enfants n’ont pas accès à de l’eau potable, ce qui met en péril leur existence, nuit à leur santé et compromet leur avenir. Si nous ne prenons pas dès maintenant des mesures collectives, cette crise ne cessera pas de s’aggraver », a déclaré le directeur général de l’UNICEF, Anthony Lake.
D’après le rapport, les enfants les plus démunis et les plus vulnérables seront les plus durement touchés par l’aggravation du stress hydrique, alors que des millions d’entre eux vivent déjà dans des zones où ils n’ont qu’un accès restreint à de l’eau potable et à l’assainissement.
Accès insuffisant à l’eau pour 663 millions de personnes
Le rapport signale également que :
- Jusqu’à 663 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à des sources d’eau adéquates et 946 millions pratiquent la défécation à l’air libre;
- Plus de 800 enfants âgés de moins de cinq ans meurent chaque jour de diarrhées liées à des problèmes d’eau, d’hygiène ou d’assainissement;
- À l’échelle mondiale, les femmes et les filles consacrent 200 millions d’heures chaque jour à la collecte de l’eau.
L’UNICEF demande quatre mesures urgentes
« Nous félicitons le gouvernement canadien pour sa promesse d’investir 2,65 milliards de dollars pour aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques. Le gouvernement doit maintenant s’assurer que cet investissement aidera les communautés les plus vulnérables, plus particulièrement les enfants, dans les pays les moins développés », a déclaré David Morley.
Le plus urgent est que les gouvernements dans le monde et les autres acteurs agissent dès à présent pour freiner les changements climatiques en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en donnant la priorité à des sources d’énergie durables. En même temps, nous devons aussi tenir compte des répercussions des changements climatiques sur les sources d’eau. Le rapport se conclut par une série de recommandations susceptibles de contribuer à atténuer les effets des changements climatiques sur la vie des enfants. Parmi ces mesures :
- Les gouvernements doivent se préparer à l’évolution des ressources et de la demande d’eau dans les années à venir. Cela consiste surtout à privilégier, avant tous les autres besoins en eau, l’accès des enfants les plus vulnérables à l’eau potable, afin d’optimiser les résultats sur le plan social et sanitaire.
- Les risques climatiques devraient être pris en compte dans tous les services et politiques liés à l’eau et à l’assainissement, et les investissements devraient cibler les populations les plus exposées.
- Les entreprises doivent coopérer avec les collectivités pour prévenir la contamination et l’épuisement des sources d’eau potable.
- Les collectivités elles-mêmes devraient envisager des moyens de diversifier les sources d’eau et d’accroître leur capacité à stocker de l’eau en toute sécurité.
« Face à l’évolution du climat, nous devons modifier la façon dont nous aidons les plus vulnérables. Préserver leur accès à l’eau potable est l’un des moyens les plus efficaces d’y parvenir », explique Anthony Lake.
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Des photos et vidéos sont disponibles ici: http://weshare.unicef.org/Package/2AMZIFDMEO9
Note à la rédaction:
Soif d’avenir: l’eau et les enfants face aux changements climatiques est le troisième d’une série de rapports publiés par l’UNICEF sur les conséquences des changements climatiques et leurs effets sur la vie des enfants. Ces rapports comportent des recommandations sur les moyens d’atténuer ces effets et de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable ayant trait à l’action climatique. Les autres rapports s’intitulent : Assainissons l'air pour les enfants et Il est temps d'agir.