Au cours des trois dernières semaines, des manifestations organisées concernant les mesures de santé publique liées à la COVID-19 ont eu lieu à divers endroits au pays. Des enfants étaient présents à certaines de ces manifestations, et beaucoup d’autres ont dû vivre avec les conséquences de ces manifestations. Nous demandons à toutes les parties concernées d’accorder une importance primordiale aux droits et à la sécurité des enfants.
Les enfants ont le droit à la liberté d’association et de réunion pacifique, de se forger leurs propres opinions et de les exprimer, et d’être entendus relativement aux décisions qui les concernent. Ils ont également le droit d’être à l’abri de la coercition et de l’ingérence illégale dans leur vie privée, leur famille, leur domicile, leur honneur et leur réputation. Ils ont le droit d’être en sécurité et protégés contre le harcèlement et la discrimination. Ils ont le droit à l’éducation et au jeu. Les protestataires et les actions de la police doivent respecter ces droits et doivent garantir en tout temps la sécurité des enfants concernés.
Nous sommes particulièrement préoccupés par les rapports faisant état d’enfants ciblés et harcelés dans des parcs et des écoles parce qu’ils se conforment aux mesures de santé publique, comme le port d’un masque en public. Dans certains endroits, des écoles ont dû prendre la décision de fermer en raison du risque perçu pour la sécurité des élèves et du personnel. Des tentatives ont été faites pour manipuler les enfants afin qu’ils quittent l’école et participent à une manifestation. Les écoles, les élèves et le personnel doivent être considérés comme interdits d’approche par ce type d’influence et de manifestations politiques. Les zones scolaires devraient être désignées et traitées comme des zones sûres, tout comme les hôpitaux et les centres de santé le sont.
De plus, la tentative d’associer les mesures de santé publique au système des pensionnats, y compris l’utilisation de chemises orange et du slogan « Chaque enfant compte », est totalement inappropriée. UNICEF Canada se tient aux côtés de Phyllis Webstad et d’autres chefs autochtones qui ont condamné ces actes de détournement et d’autres actions et propos racistes d’organisateurs de la manifestation.
En ce qui concerne les enfants qui ont été amenés sur les lieux de manifestations ou qui y ont librement participé, nous espérons que les autorités compétentes et désignée, y compris les agences de protection de l’enfance locales, continueront de surveiller et d’agir pour assurer la sécurité des enfants. Nous rappelons également aux médias et aux personnalités publiques que la politisation des enfants et des mesures de protection de l’enfance ne sert qu’à intensifier la rhétorique qui peut augmenter les risques pour les enfants concernés au lieu de les atténuer.
Enfin, la décision du gouvernement d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence est une étape extraordinaire qui exige la plus grande diligence pour les droits de l’enfant, de la personne et de la société civile. Le premier ministre a assuré à la population canadienne que la portée de toute mesure pouvant être prise en vertu de ces pouvoirs sera « limitée dans le temps, ciblée géographiquement et proportionnelle aux menaces posées ». Toutes les mesures devraient en outre faire l’objet d’une évaluation de l’impact sur les droits de l’enfant pour s’assurer que le gouvernement continue de remplir ses devoirs et obligations en vertu de la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies.