Haïti : Six mois après le séisme, plus de quatre écoles sur cinq qui ont été détruites ou endommagées n’ont toujours pas été reconstruites

PORT-AU-PRINCE / PANAMA / NEW YORK, le 14 février 2022 – Six mois après le séisme dévastateur qui a frappé le sud-ouest d’Haïti, plus de 1 000 écoles dans les départements les plus touchés du Sud, de Grand’Anse et de Nippes n’ont toujours pas été reconstruites, de sorte qu’environ 320 000 enfants sont forcés de poursuivre leurs études dans des environnements qui ne sont pas propices à l’apprentissage, a déclaré aujourd’hui l’UNICEF.

« Faire en sorte que les enfants puissent retourner à l’école est non seulement un impératif moral, mais également un besoin crucial pour leur santé physique et mentale, leur alimentation et leur bien-être général », affirme Bruno Maes, représentant de l’UNICEF en Haïti. « Après six mois, la reconstruction est très certainement en cours, mais des centaines d’écoles sont toujours en ruines. Sans écoles, de nombreux enfants risquent d’abandonner leurs études. Reconstruire les infrastructures liées à l’éducation et fournir aux élèves et aux enseignants du matériel pédagogique est urgent et fondamental si nous voulons que les enfants retrouvent un sentiment de normalité dans leur vie ».

Malgré d’importants efforts en matière d’intervention dans un contexte très difficile, plus de 260 000 enfants ont toujours besoin d’une aide humanitaire immédiate.

« Le tremblement de terre qui a dévasté les régions du sud de la péninsule a privé les populations d’un accès vital aux services sociaux de base. Des milliers de femmes et d’enfants dépendent encore des cliniques de santé mobiles pour se faire soigner ou des camions-citernes pour s’approvisionner en eau potable », souligne M. Maes. « Privés d’un accès adéquat à de l’eau potable, à de la nourriture, à des services de santé et à une éducation, des dizaines d’enfants et de femmes vivent une insécurité extrême qui nécessite une intervention d’urgence.

Les besoins nutritionnels et sanitaires des enfants touchés par le séisme sont substantiels et souvent non comblés, car de nombreux établissements de santé n’ont toujours pas été reconstruits. Dans les zones touchées par le séisme, il existe un besoin urgent d’eau potable et de services d’hygiène pour éviter la résurgence de maladies d’origine hydrique comme que le choléra, alors qu’aucun cas n’a été signalé au pays depuis trois ans.

Le 14 août 2021, un séisme de magnitude 7,2 a frappé les départements du Sud, de Grand’Anse et de Nippes. Trois jours plus tard, de fortes pluies causées par la tempête tropicale Grace se sont abattues sur ces régions, touchant 800 000 personnes, dont 340 000 enfants. Selon les données officielles, plus de 2 200 personnes ont péri, et quelque 115 000 maisons, 97 structures de santé et 1 250 écoles ont été détruites ou endommagées.

L’UNICEF a été l’un des premiers acteurs sur le terrain à distribuer de l’aide humanitaire aux victimes. Dans les 24 heures suivant le tremblement de terre, l’UNICEF a envoyé six trousses de soins médicaux d’urgence contenant des médicaments essentiels et d’autres fournitures pour soigner 30 000 personnes, dont des enfants, dans les zones touchées.

L’intervention de l’UNICEF sur le terrain, en collaboration avec le gouvernement haïtien et d’autres partenaires locaux et internationaux, se détaille comme suit :

• 234 espaces d’apprentissage temporaires sont en cours de construction dans 38 écoles. Les travaux de remise en état de 900 salles de classe dans 150 écoles endommagées ont commencé. Par ailleurs, plus de 74 000 élèves et 1 600 membres du personnel enseignant ont reçu du matériel d’apprentissage et d’enseignement, grâce notamment aux membres de la communauté U-Report, qui ont contribué aux efforts de distribution dans leur communauté.
• Des cliniques mobiles ont été déployées dans 18 municipalités les plus touchées par le séisme et plus de 27 établissements de santé ont été remis en état pour assurer une prestation continue de soins de santé primaires. Des ONG partenaires de l’UNICEF ont entrepris des travaux de réparation de 10 centres de santé.
• Plus de 52 000 personnes, dont 15 800 enfants, ont bénéficié de services de santé intégrés, notamment d’une assistance en matière d’alimentation, d’un soutien psychosocial et de l’intensification des efforts visant à promouvoir l’accès aux vaccins contre la COVID-19.
• L’UNICEF a prépositionné des fournitures nutritionnelles d’urgence pour prendre en charge 27 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë dans les départements de Nippes, du Sud et de Grand’Anse qui ont été touchés par le séisme. Jusqu’à maintenant, 4 800 enfants de moins de cinq ans ont été traités pour malnutrition sévère modérée ou aiguë.
• Plus de 23 000 trousses d’hygiène, comprenant du savon, des produits de traitement de l’eau à domicile et des produits d’hygiène menstruelle, ont été distribuées à 121 000 personnes, dont des enfants.
• 440 000 personnes, dont des enfants, ont eu accès à l’eau potable ainsi qu’à de l’eau pour la cuisine et l’hygiène personnelle grâce à la remise en état de 22 systèmes d’approvisionnement en eau potable, au renforcement des capacités de production d’eau et à la distribution d’eau par camions-citernes.
• 171 enfants non accompagnés ou séparés ont été réunis avec des membres de leur famille et ont reçu un soutien psychosocial.
• Plus de 19 000 filles et garçons ont bénéficié d’activités psychosociales et récréatives dans 50 espaces adaptés aux enfants de l’UNICEF, qui visent à aider les enfants à retrouver un sentiment de normalité.

À la fin de 2021, l’UNICEF a demandé 97 millions de dollars américains dans le cadre de l’appel de fonds pour l’Action humanitaire pour les enfants. Cet appel vise à répondre aux besoins urgents de 950 000 personnes, dont 520 000 enfants, qui découlent des conséquences conjuguées du tremblement de terre de 2021, des catastrophes naturelles liées aux phénomènes climatiques, de la crise politique et socio-économique persistante, de l’insécurité due à la violence causée par les gangs, des retours forcés, des déplacements internes et de la COVID-19. Jusqu’à présent, seul un tiers des fonds nécessaires ont été recueillis. Cette demande de financement sera mise à jour et revue en fonction des besoins émergents et des renseignements obtenus auprès des autorités et des partenaires haïtiens, avec qui nous entretenons une étroite collaboration.

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