Note d’information de l’UNICEF et du Palais de Genève sur la situation des enfants en Ukraine et dans les pays voisins

GENÈVE/LVIV, Ukraine, le 6 mai 2022 – La situation en Ukraine est une crise de protection des enfants aux proportions extraordinaires, comme nous n’en avons peut-être jamais vu auparavant.

« Deux mois de guerre en Ukraine ont laissé 7,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays et ont poussé plus de 5,5 millions de personnes à traverser les frontières, dont près de deux tiers de tous les enfants d’Ukraine. Des centaines d’enfants ont été tués et beaucoup d’autres ont été blessés. Près de 200 attaques ont été signalées contre des établissements de soins de santé, et les écoles continuent d’être touchées par les frappes. »

« Alors que le gouvernement ukrainien et les partenaires humanitaires continuent de travailler pour protéger les enfants les plus vulnérables, les besoins sont énormes. »

« Permettez-moi de rappeler à mes collègues une chose qu’il est important à nos yeux de rappeler. Avant la guerre, l’Ukraine comptait le plus grand nombre d’enfants placés dans un établissement institutionnel en Europe – plus de 90 000 vivaient dans des institutions, des orphelinats, des pensionnats et d’autres établissements de soins. Près de la moitié d’entre eux sont des enfants vivant avec un handicap. »

Les conséquences de la guerre sur ces enfants ont été particulièrement dévastatrices. Des dizaines de milliers d’enfants qui vivent dans une institution ou dans une famille d’accueil ont été retournés dans leurs familles, souvent à la hâte, dès le début de la guerre. Beaucoup n’ont pas reçu les soins et la protection dont ils ont besoin, particulièrement les enfants vivant avec un handicap.

« La guerre a eu un impact sur le bien-être psychosocial de tous les enfants. Tous. Les enfants ont été arrachés à leur foyer, séparés de leurs tuteurs et directement exposés à la guerre. Ils ont été bouleversés par les explosions de bombes et par les sirènes hurlantes des systèmes d’alerte aux missiles. Presque tous les enfants doivent faire face à l’absence de leur père, de leurs frères plus âgés ou de leurs oncles, car presque tous les hommes âgés de 18 à 60 ans sont mobilisés pour l’effort de guerre. Et, surtout, de nombreux enfants ont été témoins ou sont victimes de violences physiques et sexuelles. »

« Mais les enfants sont résilients. L’expérience de l’UNICEF, qui travaille depuis des décennies avec les enfants touchés par les conflits armés, a clairement montré qu’un grand nombre de ces enfants se remettront très vite s’ils retournent à l’école, restent en contact avec leur famille et leurs proches, et retrouvent une certaine normalité dans leur vie. Un sous-groupe aura besoin d’un soutien psychologique plus intensif. Et un nombre plus restreint, mais important, présentera des symptômes de trouble de stress post-traumatique, généralement 2 à 4 mois après son expérience. Ce groupe aura besoin du soutien intensif d’une équipe de professionnels dévoués. »

« Permettez-moi d’insister sur un problème particulier que nous constatons. La main-d’œuvre en Ukraine – les travailleurs sociaux, les pédopsychologues et les autres professionnels – est aussi touchée par ce conflit. Et le pays a besoin d’eux maintenant – peut-être plus que jamais. Retenir la main-d’œuvre et l’aider à rester sur place et à fournir des services est plus important que jamais. Nous devons être solidaires de la base de la main-d’œuvre des services sociaux en Ukraine. Nous sommes ici, à Lviv, pour examiner les options de ce qui sera un déploiement important de l’aide par l’entremise des systèmes gouvernementaux existants pour soutenir cette main-d’œuvre. »

« L’UNICEF redouble d’ardeur, soutient le gouvernement, coordonne les partenaires de la protection de l’enfant et augmente les investissements dans les ONG locales et les services gouvernementaux. »

« Permettez-moi de souligner un certain nombre de nos statistiques. Depuis le 24 février, l’UNICEF et ses partenaires ont offert des services de santé mentale et des services psychosociaux à plus de 140 000 enfants et aux personnes qui s’occupent d’eux, dont la grande majorité sont des engagements directs avec des enfants et des psychologues qualifiés. Plus de 34 000 enfants ont bénéficié de services spécialisés grâce à la gestion des cas par le travail social et à l’orientation vers des services d’aide. Nous avons mis en place des équipes mobiles de travailleurs sociaux, de pédopsychologues, d’infirmières et d’avocats. Nous disposons maintenant de 56 unités mobiles opérationnelles dans tout le pays, dont 12 dans l’Est. Plus de 7 000 femmes et enfants ont bénéficié des services de prévention de la violence, d’atténuation des risques et de réponse à la violence, y compris la violence sexiste, y compris dans les régions de l’est du pays. »

« Mais ce n’est pas suffisant. Même si nous redoublons d’ardeur, je crois que nous devons nous préparer à offrir des services plus spécialisés aux enfants survivants relativement aux violences physiques et sexuelles. Et les enfants vivant avec un handicap, qui ont souffert de manière disproportionnée à cause de cette guerre, doivent recevoir un soutien urgent. Le gouvernement, l’UNICEF et les partenaires mettent maintenant en place plus de services pour ces enfants. »

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