Selon l’UNICEF, près de 300 000 enfants sont en péril en Libye après que la tempête Daniel ait dévasté des communautés entières

Au-delà des risques immédiats de mort et de blessures qu’elles infligent, les violentes inondations en Libye exposent davantage les enfants aux maladies hydriques, aux déplacements et à la perte de services essentiels 

NEW YORK/AMMAN/TRIPOLI, 14 septembre 2023 – Près de 300 000 enfants auraient été exposés au passage de la puissante tempête Daniel qui a balayé l’est de la Libye, laissant un nombre croissant d’enfants et de familles en détresse et dans le besoin d’aide humanitaire immédiate, à la suite des lourds dommages qu’ont subis maisons, hôpitaux, écoles et autres infrastructures essentielles.

Dimanche, la tempête Daniel a semé le chaos partout dans l’est de la Libye, provoquant la rupture de barrages et détruisant les bâtiments dans de nombreuses villes, tout particulièrement à Al Bayda, Al Marj et dans la ville côtière de Derna. Cette ville, qui compte environ 90 000 habitants, était déjà gravement touchée par les conflits et ses tentatives de redressement sont maintenant hypothéquées de plusieurs années considérant l’ampleur de la dévastation.

La tempête Daniel aurait fauché la vie de plus de 5 000 personnes, et plusieurs centaines d’autres seraient portées disparues. Au moins 30 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, réfugiées dans des écoles et dans de nombreuses régions qui demeurent coupées du monde et inaccessibles. Au moins trois hôpitaux sont hors de service et dix centres de soins de santé primaires sont inondés.

« Les enfants en Libye sont de nouveau confrontés à une autre tragédie après plus d’une décennie de conflits. Notre priorité est d’augmenter le déploiement de l’assistance vitale, en procurant avant tout des fournitures pour les soins de santé, l’approvisionnement en eau et l’assainissement, du soutien psychosocial, de l’aide pour réunifier les familles dispersées et pour prévenir les maladies d’origine hydrique. Afin d’éviter la catastrophe, nous n’avons pas une minute à perdre », affirme Michele Servadej, représentant de l’UNICEF en Libye, qui visite actuellement les régions touchées par les inondations. « De par notre expérience d’interventions partout dans le monde lors de catastrophes, nous savons que les contrecoups d’une inondation sont souvent plus mortels pour les enfants que l’événement météorologique extrême en soi. Les enfants sont parmi les plus vulnérables et sont exposés à davantage de risques dans des situations d’éclosions de maladies, de pénurie d’eau potable salubre, de malnutrition, d’apprentissage interrompu et de violence. »

Au-delà des risques immédiats de mort et de blessures qu’elles infligent, les inondations en Libye présentent un grave risque pour la santé et la sécurité des enfants. L’approvisionnement en eau salubre étant compromis, les risques d’épidémies de diarrhée et de choléra, ainsi que de déshydratation et de malnutrition, augmentent de façon considérable. Par ailleurs, les enfants qui perdent leurs parents ou sont séparés de leurs familles sont davantage exposés à des risques de sécurité, notamment la violence et l’exploitation.

L’UNICEF fournit de l’aide aux enfants en Libye depuis 1957 et elle a rassemblé des fournitures vitales pour épauler la réponse humanitaire immédiate, notamment des fournitures médicales essentielles pour 10 000 personnes, 1 100 trousses d’hygiène, du matériel de traitement de l’eau ainsi que le nécessaire vestimentaire pour 500 enfants.

L’UNICEF a besoin d’au moins 6,5 millions $ US pour des interventions vitales urgentes et demeure prête à porter secours aux enfants et aux familles qui ont besoin d’aide humanitaire à Al Bayda, Al Marj, Benghazi, Derna et dans d’autres zones sinistrées. Les besoins les plus pressants sont l’accès à de l’eau potable salubre, les fournitures médicales, les équipes sanitaires mobiles, du soutien psychosocial et la réunification des familles.

Toute l’ampleur des besoins humanitaires se précisera dans les prochains jours au fil des évaluations sur le terrain et l’UNICEF demeure à la disposition des autorités pour la phase de redressement et de reconstruction, en particulier des infrastructures de santé, d’eau et d’éducation.

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